Turquie
Yurt
Basi,le 20.04.2014
Etape:71
kms
Ciel
nuageux et fraîcheur matinale,vent dans le nez. Petite route peu
circulante pour 12 kms d'une platitude bienvenue,avant de retrouver
une nationale pimpante. Durasili,petite bourgade sympa,les festivités
durant 2 jours,y vont bon train,un mariage mobilisant une grande
partie de la population,héritons au passage d'un bon morceau de
fromage.
Furieuses
montées,déclivité 7 % se succédant sans répit,peu à peu
oliviers et figuiers cèdent la place à des vergers de
cerisiers,pêchers....terrains s'appauvrissant en prenant de
l'altitude,collines rocailleuses,troupeaux de chèvres et de moutons.
Pause casse-croûte au près d'une maison,le thé arrive servi sur un
plateau,même pas besoin de le commander.
Kula(644 m d'altitude),grande
ville bourdonnante,touristiquement cotée au près de la population
turque pour son environnement. Gigantesque café occupant la place
centrale de la ville,en ce dimanche,la population masculine,y jouent
aux dominos. Dans les cafés l'absence de femmes y est récurrente,en
tant qu'étrangère on m'y réserve cependant toujours un accueil des
plus chaleureux. Nous nous y arrêtons le temps d'un thé ou deux de
quelques courses,il faut bien nourrir la machine,la débauche
d'énergie est immense et quasiment continuelle.
Soleil jouant à cache
avec les nuages,longue descente défrisante,retrouvons champs de
blé,fermes d'élevage,collines recouvertes de petits arbres
rabougris,peupliers,bouleaux vêtus de leurs vertes tenues
printanières.
Yurt Basi,trois
maisons qui se courent après,pas d'autre choix que d'y planter notre
tente à côté de la station essence tandis que la pluie menace. Les
paysages y sont superbes,éperons rocheux façonnés par le temps et
les intempéries. Repos bien mérité,demain nous sommes attendus par
une étape de montagne.
Carikkoy,le
21.04.2014
Etape:75
kms
Malgré,une bonne nuit de
sommeil épargnée par la pluie,ce sont des yeux de batraciens que
j'ouvre sur ce jour nouveau. Attaquons de par une grimpette,nique les
pattes,nous emmenant jusqu'au Peri Bacalari,cirque montagneux
érodé,façonné en formes parfois très suggestives, qui ne sont
pas sans rappeler les paysages de la Cappadoce.
Tout au long de
cette étape,la route ne nous fera aucun cadeau,égrenant sans fin
les montées aux pourcentages oscillants entre 5 et 7 % en passant
par le 6,le col de Cataltepe(650 m) n'étant dans ce contexte,qu'une
simple formalité,,le répit n'est que de courte durée et la
descente bien trop courte. Collines rocailleuses,arbrisseaux
rabougris,sols pauvres,troupeaux de moutons et leurs bergers,nous
saluant de leurs joyeux bonjour,ce sont un peu mes cantonniers
népalais.
Yeni Sehir,petit village
fermier,nous offrant un accueil des plus chaleureux,travailleurs
prenant leur pause nous invitant à nous joindre à eux,nous faisant
visiter la mosquée,tandis que Dödrun,sympathique fermière, nous
offre un morceau de fromage géant à grignoter en cours de route.
Route se durcissant,sous
un soleil de plomb,ondulations agressives et rapprochées ne laissant
guère le temps de respirer,usines de textiles et céramique font
leurs apparition.
Usak(950 m
d'altitude),grande ville grouillante,la fatigue la rend
assourdissante,quelques courses avant d'engloutir un Döner
kebab,sortir de la ville est nécessaire pour trouver un lieu où se
poser,l'entreprise ne sera pas facile, essuyons plusieurs refus avant
de trouver une aire de pic nique cradouillette où planter notre
tente.
Duzabac,le
22.04.2014
Etape:72
kms
Nuit moyenne,beaucoup de
trafic,pluie. Tandis que nous plions bagage,un homme aux airs timides
ne parlant pas un mot d'anglais,vient nous inviter dans sa maison
pour le thé,nous y sommes reçus par sa charmante épouse,sur la
table nous attend un petit déjeuner gargantuesque et organique bien
évidemment,viande,oeufs,fromage,olives,pain....que nous dévorons en
regardant la télévision. Estomacs bien lestés,nous pouvons
attaquer les grimpettes qui ne tardent pas à se présenter,5,7,9
%,collines arides,pinèdes,fruitiers en fleur,ici la nature commence
juste à s'éveiller au printemps.
Terrain
s'aplanissant,avant 2 côtes 5 et 7% nous emmenant au col de
Dunlupinar(1'277 m),nature pelée et ventée guère hospitalière.
Une fois le col passé,changement de décor,plaine ondulante
recouverte de champs d'orge,peupliers,fruitiers,descente
ébouriffant,vent dans les fesses,les kilomètres s'avalent
gloutonnement , bourgades agricoles où les travailleurs sont au
champ préparant le terrain pour de nouvelles semailles.
Passant à toute allure
devant une station essence,un homme m'y interpelle à grands
cris,pensant que Patrick s'y trouve,je m'y rends,pas de poussin à
l'horizon,Ahmet m'y offre à manger,à boire ne peux accepter cette
offre alléchante,il faut tout d'abord que je retrouve ma moitié
évaporée qui s'est fort heureusement arrêté quelques kilomètres
plus loin. Demi tour,l'accueil est toujours aussi dithyrambique et
les propositions tiennent toujours,Ahmet se met en quatre pour
nous,douche chaude,un lit un vrai.... Je pense que pour une fois
c'est un peu grâce à mes fesses que nous avons obtenu de si bonnes
conditions de logement,Ahmet,homme seul s'emmerdant dans son immense
station essence avait sans doute besoin d'un peu de divertissement.
Nous nous amusons beaucoup en compagnie d'Ahmet qui bien que sans le
sou,nous offre à manger malgré notre refus.
Gömü,le
23.04.2014
Etape:108
kms
Je
n'aurais pu rêver meilleure nuit de sommeil,au réveil,en pleine
forme et brillants comme des sous neufs. Ahmet dort du sommeil du
juste et nous ne le reverrons pas. Patrick est en souci pour son
yackounet qui a du jeu au niveau des deux roues,un brin dangereux au
vu des routes que nous fréquentons. Kilomètres défilant
allègrement à travers plaine ondulante plantée d'orge.
Afyonkarahisar(1'040
m d'altitude),étirant sa zone industrielle tentaculaire sur de
nombreux kilomètres,dominée par sa citadelle construite sur un
éperon rocheux,ses rues en pentes abruptes,mosquées,parcs
manucurés,commerces aux vitrines alléchantes,cette grande ville
thermale bourdonnante a du charme. Nous y trouvons un fort
sympathique artisan réparateur de vélo. Tandis que nous buvons thés
sur thés,il passera deux heures à régler,ajuster,changer les
billes des axes avant et arrière,dévoilant la roue arrières,tant
de soins attentionnés pour la modique sommes de 25 lire(8 €),pouvons
repartir l'esprit tranquille.
Dès
la sortie de la ville,changement de décor,paysages
désertiques,collines arides,une nature tout aussi ingrate que
nourricière pour l'homme qui extrait de ses tripes des tonnes de
marbre,carrières et marbreries se succédant à perte de vue.
Environnement hostile,même les troupeaux de vaches et moutons n'y
ont plus leurs place,grand nombre de stations essence et restaurants
ont fermé leurs porte et sont à l'abandon accentuant l'air de
désolation ambiant.
Route
versatile alternant platitude,descente,nombreux raidillons niquent
les pattes avant que nous n'abordions la longue montée nous emmenant
au de Köroglü Beli(1'416 m). Chaleur bien présente 25°C,vent
lunatique,ne sachant pas vraiment dans quel sens souffler mais de
préférence en plein dans le pif. Plaines arides
ondulantes,recouvertes d'une maigre herbe rase,les troupeaux de
moutons ont refait leurs apparition,je ne sais cependant ce qu'ils
peuvent bien trouver à se mettre sous la dent en ces lieux.
Bayat,petite
bourgade endormie qui semble cuire sous la chaleur. Malgré la
fatigue et l'envie de nous poser elle n'a rien à nous offrir. Vent
dans le nez les kilomètres s'effectuent de plus en plus
difficilement,cadre toujours aussi désertique,déserté par tout âme
humaine,seuls quelques restaurants stations essence à l'abandon
jalonnent notre parcours. Gömü enfin un patelin,un jeune nous
emmène sur un vaste terrain à mouton où nous pouvons planter notre
tente,l'endroit n'est pas mal,mais le sol tellement pierreux qu'il
nous faudrait un marteau piqueur pour y enfoncer une sardine.
Réflexions,conseil de famille,poursuivons notre route,avons beau
ouvrir l'oeil,à part le désert rien sur des kilomètres,vent se
renforçant,nuit commençant à tomber,je suis à l'agonie. De
l'autre côté de la route,enfin une station essence,croise les
doigts pour qu'ils acceptent,car il est hors de question que j'aille
plus loin. Un carré d'herbe où nous plantons notre tente à la nuit
tombée,tout est bien qui finit bien. Mangeons avec les yeux tombant
dans nos assiettes,notre lit nous tend les bras.
Sivrihisar,le
24.04.2014
Etape:52
kms
Malgré
un sommeil de plomb,le réveil reste difficile,fatigue bien
présente,soleil,chaleur. Route ondulante à travers plaine
totalement désertique hérissées de petites collines se déclinant
en blanc et ocre. Quelques kilomètres relativement aisés avant que
Eole ne se réveille en pleine furie,de travers ou dans le nez,les
rafales me scotchent sur place,radar automatique,pédalage
mécanique,je patine dans la choucroute et fais du sur place. Plaines
rocailleuses plantées d'orge,terrain à l'herbe rase où paissent
troupeaux de moutons,batteries industrielles de poules. Un chauffeur
à bord de son fourgon,nous propose d'embarquer nos vélos et de nous
emmener directement à Ankara,mais je ne sais pourquoi,il me tient à
coeur d'arriver chez mes amis à dos de bucéphales.
Sivrihisar(alt. 800
m),bourgade située à deux kilomètres à l'extérieur de la
route,le vent se renforce,je n'en peux plus. Une station essence en
bord de route,nous pouvons y planter notre tente. Tandis que nous
buvons notre thé en dégustant de savoureux gözelme(crêpes
fourrées,pomme-de-terre,fromage...),Mehmet Cemil le chaleureux
propriétaire,parlant quelques mots d'anglais qu'il mélange
joyeusement avec de l'allemand,du restaurant,nous propose de dormir
sur les canapés de son grand salon de réception pour mariage,chance
inespérée,alors que la pluie menace,heureuse de ne pas être sous
ma tente lorsque l'orage éclate,je ne sais pas si elle aurait tenu
le choc face à la tempête.
Temelli,le
25.04.2014
Etape:92
kms
Superbe nuit de sommeil,la
fatigue a cependant quelques tendances à me grignoter au fil des
jours et des kilomètres,le moral est d'acier et même si la route se
montre parfois dure,je me sens si heureuse en Turquie,sur mon
bucéphale. Mehmet nous invite à nous joindre à lui pour
l'excellent petit déjeuner,lorsque à la fin du repas,il nous
présente la note de 25 lire,Patrick regrette de ne pas avoir mangé
plus et a quelques difficultés à digérer,de mon côté je me dis
que Mehmet est un très bon commerçant.
En début d'étape
rencontrons Ali, fort sympathique cycliste turc,qui roulera quelques
kilomètres en compagnie de Patrick avant de s'envoler.
Route très
circulante en mauvais état,zones industrielles,carrières de
marbre,vallée fertiles,champs de blé,orge,fèves,peupliers,bouleaux
sur fond de chaîne montagneuse austère. Yoyo permanent,absence de
vent.
Polatli,grande ville que nous
ne faisons qu'effleurer,pas envie de nous y aventurer,la boulangère
nous y offre le thé.
Temps chaud orageux,route
plate ou plongeante à travers paysages lunaires joliment décorés
du vert des cultures,carrières toujours,petits villages nichés au
creux des collines,tout va tellement vite tout à coup,je n'avance
plus je vole,malgré tout plein les pattes.
Temelli,une sympathique
station essence,une pelouse bien verte où planter notre guitoune.
Nous n'avons plus qu'à passer du bon temps en compagnie d'Hassan
dans son petit restaurant coquet en regardant
poussins,canetons,poules,coqs s'égayer sur la pelouse sans oublier
de nous régaler ds succulents oeufs mitonnés par Hassan. La cuisine
en Turquie est érigé en art tout y est toujours tellement bon.
Pluies orageuses pour clore cette belle journée,une fois de plus
nous sommes passés entre les gouttes et demain si tout va
bien,demain un bon lit et surtout nos amis nous attendent.
Ankara,le
26.04.2014
Etape:53
kms
Pluie
au petit matin,bonne nuit de sommeil qui,si elle ne fut pas
totalement réparatrice a au moins eu l'heure de me remettre les
neurones en place. Route pourrie beaucoup plus ondulante
qu'espérée,et bien trop circulante et assourdissante pour que cette
étape soit vraiment sympa. Ankara(4 millions d'habitants),capitale
de la Turquie,étend ses tentacules bien au delà de ses
frontières,les collines se revêtent d'immeubles flambant
neufs,gigantesques universités flambant neuves.... l'économie
turque semble bien portante et en plein boom,impressionnant les
changements en l'espace de 3 ans. Rencontre avec un groupe de
cyclistes dotés de vélos en carbone,titane mon bucéphale a tout
l'air d'un tracteur à leurs côtés,fort sympathiques ils nous
félicitent pour notre périple et nous offrent une boisson
énergisante avant de s'en aller à une allure vertigineuse.
Ankara,nous ne finissons
pas d'y arriver,le trafic est de plus en plus dense,les bretelles se
rajoutent au bretelles,et même si je me sens moins stressée
qu’auparavant,il n'est pas toujours facile de faire sa place au
sein de ce trafic infernal.
Efforts,fatigue,kilomètres,mauvaises
nuits de sommeil.....tout est oublié lorsque suite à notre coup de
sonnette Nihal et Mustafa nous ouvrent leurs porte,magie de l'amitié
capable d'effacer le temps qui passe !!!!!!! N'avons plus qu'à
profiter,nous laisser porter par le flot de nos sentiments,le partage
de nos vécus et expériences.....
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