Japon
Shizuoka,le
21.06.2013
Etape
: 90 kms
La nuit fut excellente. Au
matin,la pluie a cédé la place à une bruinasse peu agréable,la
nature est prisonnière d'un épais brouillard,je me console en me
disant qu'il ne fait pas froid.
Home sweet home |
Visite d'un superbe
jardin japonais et son temples avant de décoller.
3 kilomètres de
grimpette dans la brouillasse,joie et bonne humeur pour entamer cette
étape. La descente qui ne devrait être que bonheur,une vraie
galère,,brouillard oblitérant tout mon environnement,route mouillée
et glissante,virages en épingles à cheveux,cocktail détonnant pour
les nerfs et les freins. Retour dans une plaine
maraichère,serres,rizières et cultures avant que le béton ne
reprenne ses droits.
Le calumet de
la paix fumé en compagnie de la pluie ne durera que le temps d'un
soupir de soulagement,celle-ci reprend de plus belle,les routes se
transforment en piscine,éclaboussés,douchés sous les ponts,les
trottoirs deviennent notre seule aire de jeu,tressautant,zigzaguant
pas vraiment marrant tout cela. Tandis que Patrick fait les
courses,et oui tout finit par arriver un jour(à chaque fois cela
nous prend des plombes pour immanquablement ressortir avec les mêmes
produits,soupes de nouilles(bien meilleures au Japon que partout
ailleurs),pain de mie caoutchouteux,kiri,biscuits,chips.....)une
Japonaise parlant quelques mots d'anglais,m'offrira deux
yogourts,admirative et envieuse de notre périple. Petits gestes du
quotidien qui font tant de bien au coeur!!!!
Les villes se
succèdent,amas de buildings gris et compact qui laisse bien peu de
place au ciel pour s'exprimer. Shimizu,ville portuaire
tentaculaire,renferme cependant un joyeau,le Sei Kenji Temple,nous
attirant comme un aimant,vision incongrue et quasiment surnaturelle
que cette superbe structure de bois entourée de son jardin japonais
manucuré,oasis de verdure prisonnière du béton,cernée par les
pylônes de l'autoroute,les hauts immeubles,hideux champignons
modernes et les gigantesques grues du port. Havre de paix et de
sérénité,pour la première fois de la journée,nous respirons
vraiment.
Il semblerait
qu'au Japon,toute ville,aussi gigantesque soit-elle,renferme au
minimum un parc,cadre de verdure providentielle pour la gymnastique
quotidienne,lieu de rendez-vous pour la jeunesse énamourée,balade
des toutous,spectacle bien souvent édifiant:le chien est roi dans ce
pays,colliers qui clignotent la nuit,petit manteau de pluie avec
capuchon,le maître est aux ordres de son compagnon,l'attendant
patiemment lorsque ce dernier ne veut plus avancer,l'écuelle pliable
suspendue autour du cou,lorsque la soif se fait sentir,les poussettes
promenant les chiens flemmards ne sont pas rares elles non
plus....... Et bien ce coin de verdure,il suffit juste de le trouver
et parfois cela requiert beaucoup de temps grillant le reste de notre
énergie.
Shizuoka,la
ville est gigantesque,c'est le déluge,nous sommes trempés jusqu'aux
os,tournons en rond,demandes incessantes sans grand succès. Une
boulangerie,son boulanger,3 mots d'anglais,il se met en quatre pour
nous trouver l'information. Sur le point de remonter sur nos
bucéphales,notre boulanger sort en catimini de sa boutique pour nous
offrir deux succulents paquets de gâteaux de sa confection,j'en ai
le coeur qui fond. Le parc est immense,le sol y est tellement
détrempé qu'il est impensable d'y planter notre guitoune,nous
sommes comme deux couillons. Un petit chemin escarpé emmène tout
droit à un temple avant de se poursuivre par plusieurs volées de
marches bien raidos,à travers forêt,jusqu'au 7 ème ciel,dieu que
c'est haut où Patrick y découvre,un abri doté d'un toit et des
bancs,au vu de la situation,franchement pas mal. Bien trop escarpés
pour y monter nos bucéphales tels quels nous les désossons et dans
un suprême et ultime effort,hissons en de multiples voyages,bagages
et montures,morts à l'arrivée !!!!!! Le jeu en valait la
chandelle,relativement au sec,tranquillité totale,seuls les
moustiques jouent une fois de plus les troubles fête. Luxe d'une
bonne toilette à la petite fontaine,le cul tellement piqué qu'il
ressemble à un clafoutis !!!!!
Kakegawa,le
22.06.2013
Etape
:67 kms
Nuit sympa,temps tellement
pourri que nous ne fûmes nullement dérangés. Échauffement matinal
pour redescendre tout notre barda,un peu moins rude qu'à la
montée,mais tout de même.
Après la grisaille du petit
matin,un soleil d'acier qui nous plombe. Quelques belles vues du Mt
Fuji,cône parfait,saupoudré d'un peu de neige.
Etape plate,entre nationale et trottoirs,béton et béton,ponts,échangeurs,tunnel,flot de véhicules,buildings,le monde moderne dans toute sa splendeur,une grisaille inhumaine qui semble sans fin,pour l'heure,celle-ci ne me pèse point,n'étant que spectatrice d'un monde auquel je n'appartiens pas.
Etape plate,entre nationale et trottoirs,béton et béton,ponts,échangeurs,tunnel,flot de véhicules,buildings,le monde moderne dans toute sa splendeur,une grisaille inhumaine qui semble sans fin,pour l'heure,celle-ci ne me pèse point,n'étant que spectatrice d'un monde auquel je n'appartiens pas.
Bouffée d'oxygène de fin
d'étape avec la visite du joli Kotonomama Hachimangu Temple.
Kakegawa,grande
ville moderne ordinaire,le parc y est facilement déniché,l'endroit
est joli,arbres,mares où barbottent quelques monstrueuses carpes
japonaises,abri de bois et WC,l'endroit idéal,il suffit juste
d'attendre que la nuit tombe pour que nous puissions nous installer
paisiblement. Une réception a lieu dans le bâtiment en face de
notre parc,un escadron d'hommes costards cravates, accueillent les
invités par des cris dignes de supporters d'un match de football et
des courbettes à n'en plus finir,je peux dire qu'ils y mettent tout
leurs coeur,le résultat est singulier et ahurissant.
Au moment de nous
coucher,nous sommes effarés de constater qu'avec la nuit qui
tombe,la mare au près de laquelle nous avons élu domicile,prend
vie,habitée par ce que j'imagine être des crapauds buffle,animaux
nocturnes émettant des sons aussi gutturaux que sordides. Ne me
reste plus qu'à m'enfermer dans ma nuit,ça je sais bien faire,plus
inquiétant du côté de Patrick qui cumule les nuits de mauvais
sommeil.
Kosai,le
23.06.2013
Les
crapauds buffle ayant beuglé toute la nuit,Patrick n'a quasiment pas
fermé l'oeil,pour moi le sommeil fut de plomb. Chaleur et soleil
sont au rendez-vous de ce jour.
Béton,ciment,trottoirs mais
surtout une route qui bien souvent nous échappe et n'est pas facile
à trouver. Route N° 1 que nous suivons pendant un temps avant de
nous être interdite,une carte merdique qui ne nous ait d'aucune
utilité,des Japonais qui préfèrent nous envoyer n'importe où
plutôt que de dire qu'ils ne savent pas. Tours,détours,marche
arrière,poussons nos vélos au sommet d'une rude côte,cul de
sac,rude grimpette au sein de superbes paysages montagneux plantés
de théiers,fausse route encore.....
Nous retrouvons la
côte grise et tristounette de l'Océan Pacifique où barbottent des
dizaines de surfeurs,lorsque nous trouvons au pied des pylônes
d'autoroute une aire de verdure avec bancs et point d'eau,nous en
avons plein les bottes et n'hésitons pas une seconde à y élire
domicile pour cette fin de journée dominicale.
Douche,lessive,si
l'on fait abstraction du ronronnement de l'autoroute l'endroit est
parfait. Plantons,pour une fois, notre guitoune sans tarder.
Odoka,le
24.06.2013
Etape:
85 kms
4 h du matin,les surfeurs sont déjà en attente de la vague de leurs vie et les poulagats sont de sortie. Tandis que je dors encore,Patrick se farcit un contrôle d'identité tout en politesse et courbettes,sans un mot d'anglais,les poulets s'en repartent visiblement contents.
La pluie se met à
tomber au moment de lever le camp,désagréable et pénétrante.
Route N° 42,qu'elle est belle,toute plate,sans un feu rouge,si l'on
excepte le flot de véhicules se serait presque le paradis,mais
voilà,une voiture de police,un gyrophare,une voix dans le microphone
s'exprimant en japonais,je rêve les poulets sont à mes fesses. Je
m'arrête sur le bord de la chaussée,un premier policier s'extrait
de son véhicule non sans en avoir fermé la porte à clé,sans un
mot d'anglais,il me fait comprendre que je ne suis pas autorisée à
rouler en vélo sur cette route et me demande fort poliment
d'emprunter la prochaine sortie. Patrick est devant,hors de question
de sortir de l'autoroute sans l'avoir retrouvé,je tente de faire
comprendre cela à mon poulagat,pas facile en Japonais que je ne
parle pas,le deuxième policier s'extrait de la voiture,victoire il
baragouine quelques mots d'anglais,je m'énerve un peu,pas trop
cependant,il s'agit de ne pas perdre la face,au bout d'un temps
certain,ils sont d'accord pour que je rejoigne tout d'abord
Patrick,avant que nous n'empruntions la première sortie à notre
disposition. Escortée par la voiture qui me suit de près,je rejoins
mon poussin et c'est un peu dépités que nous prenons la première
sortie pour retrouver,trottoirs et feux rouges. Deux contrôles de
police dans la journée,cela fait un peu beaucoup !!!!!!
Etape urbaine ordinaire,mais
où se cache la belle nature japonaise?????? Elle tarde peut-être à
venir mais nous y croyons encore dur comme fer!!!!!!
Odoka,petite ville de
banlieue qui dispose d'un vrai et grand parc,nature verdoyante dans
toute sa splendeur,abris,points d'eau..... fin d'après-midi des
plus relaxe loin des bruits de la ville qui ne sont pas perceptibles.
Patrick nous y trouve un espace discret pour y planter notre tente.
Ventres rassasiés, fatigue bien présente nous ne nous faisons pas
prier pour rejoindre les bras de morphée.
Nagoya,le
25.06.2013
Etape:
30 kms
Contre toute
attente alors que toutes les meilleures conditions étaient réunies
la nuit ne fut pas si bonne,l'humeur un peu maussade,nous remballons
notre barda pour rejoindre Nagoya qui ne se trouve qu'à quelques
trottoirs de là.
Nagoya(2,3
millions d'habitants,en 2008,6'873 habitants par kilomètre carré),4
ème plus grande ville du pays,je pense que nous n'allons échapper à
aucune des mégapoles japonaise. Lourdement bombardée lors de la
seconde guerre mondiale,tous ses bâtiments sont de construction
récente. En ce jour n'avons guère envie de jouer les touristes
urbains et dirigeons nos pas directement vers le temple Atsuta Jingu.
L'Atsuta
Jingu,un des temple shintoïste les plus sacré du Japon. La
tradition shintoïste veut que les temples(environs 200 au
Japon)soient reconstruits tous les 20 ans,imitation parfaite du
bâtiment,reconstruit sur le site adjacent,à l'aide d'anciennes
techniques,sans un clou. Une fois la construction achevée,les dieux
sont transférés rituellement dans leurs nouvelle habitation. Une
partie du bois de l'ancien bâtiment est utilisée pour reconstruire
le portail d'entrée,tandis que le bois excédentaire est envoyé
dans d'autres temples à travers le Japon. Les raisons pour ces
reconstructions périodiques coûteuses ne sont pas claires,la
version officielle serait celle de maintenir vivante les techniques
de charpenterie traditionnelles. Le temple superbement situé dans
une forêt grandiose,sera pour nous quelque peu décevant,nous n'en
n'apercevrons qu'une infime partie,la structure
extérieure,l'intérieur étant réservé à la famille impériale et
son clergé.
Nagoya,un vaste parc
sympa,mare,abondante végétation,bancs où se croisent promeneurs de
toutous,joggeurs,badauds,amoureux et flâneurs. Après-midi
tranquille à regarder déambuler tout ce petit monde. Nous nous
installons sur un banc,nous ne pouvons décemment planter notre
guitoune,une fois la nuit tombée au près de la mare où oh rage oh
désespoir les crapauds buffle se mettent à beugler,une fois le
soleil couché.
Yokkaichi,le
26.06.2013
Etape
: 58 kms
Insomniaques,joggeurs,baladeurs
nocturnes, pluie qui se met à tomber dru à 2 h du matin nous
obligeant à un déménagement précipité sous un abri de
fortune.......la suite vous la devinez.
Pas grand chose à dire
sur cette étape urbaine,qui se déroulera sous une pluie diluvienne
sans interruption tout au long de la journée,à force d'être
trempés nous allons bientôt nous couvrir de champignons!!!!!
bon y a que des villes et il pleut tout le temps, Patrick à l'air en manque de sommeil, mais vous êtes heureux? promis j'arrête de me plaindre!
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