Nouvelle
Zélande
Ile
du Sud
Four
Mile Creek,le 10.04.2013
Etape:
61 kms
Des températures avoisinant
le zéro degré,le gel n'est pas loin,mieux vaut s'activer dès le
lever pour ne pas geler sur pied. Brume matinale,vent polaire qui me
transperce jusqu'à la moelle,mais la journée s'annonce belle,c'est
bon pour le moral.
Frankton nous
revoilà,quelques grimpettes bien senties,flot de véhicules très
important,bonheur de humer les vapeurs diéséliques des travailleurs
matinaux. Notre garde manger est vide arrêt au supermarché,j'y
retrouve Heather qui y est caissière,boulot pour le moins rébarbatif
et fort mal payé, 16,5 NZ $ de l'heure,mais comme elle le dit si
bien,au moins c'est un job et ceux-ci ne sont pas faciles à trouver
dans le coin. Un brin de papote,avant de nous séparer et
de rejoindre Patrick.
Le
nom de la gorge dans laquelle nous nous enfilons me fait
frémir,«Devil's Staircases» ou escaliers du diable il laisse
présumer d'une étape démoniaque,mais comme se plaisent à dire,les
néo zélandais, «it's not to bad»,(pas trop mauvais). Route un peu
moins circulante que de coutume;montagnes russes au menu du jour avec
en prime de splendides paysages. Durant 50 kms,longeons les rives du
lac Wakatipu,eaux d'un bleu profond entouré de montagnes
déchiquetées aux formes acérées brun chocolat,paysages austères
et arides à souhait tels que je les aime. Au bout du lac,la bourgade
de Kingston et son train à vapeur touristique.
Fin d'étape plus
facile,route plate voir descendante,hérissée de quelques patates à
travers collines herbeuses,troupeaux de vaches et moutons refont
leurs apparition.
Four Mile Creek,aire
de pique nique, une pinède avec vue imprenable sur une belle chaîne
montagneuse aux sommets enneigés,endroit de rêve pour mettre fin à
cette étape. Vent glacial comme compagnon,soupes de nouilles qui
réchauffent et réconfortent,je retrouve cet inénarrable sentiment
de liberté qui m'a fait défaut au cours de ces dernières
étapes,magnifique voûte céleste étoilée,l'endroit est des plus
paisible.
Mossburn,le
11.04.2013
Etape:
63 kms
Réveillée
à plusieurs reprises par d'énormes bourrasques de vent, des
températures clémentes,la nuit fut bonne. Réveil sympa,il ne fait
pas froid , notre guitoune est parfaitement sèche,le vent se couche
en même temps que je me lève,c'est déjà cela de pris sur
l'adversité!!!!
Début d'étape
facile,grandes lignes presque droites,platitude,collines et montagnes
à perte de vue,retour dans la Nouvelle Zélande rurale et
fermière, gigantesques troupeaux de vaches,moutons
quelques chèvres,immenses champs de betteraves
fourragères,charmantes bourgades,Garston,Athol,Five River. En même
temps que le terrain commence sérieusement à onduler,le vent qui
jusque là avait soufflé dans tous les sens et par intermittence se met à s’époumoner de manière soutenue et en plein dans le pif,cela faisait longtemps,le parc d'éoliennes ornant la crête des collines parle d'une région ventée.
Arrivons
péniblement à Mossburn,grand bourg pas très joli,tandis que le
ciel devient menaçant,la dame du magasin nous indique à la
sortie de la ville,un spot pour camper. Endroit pourri à souhait,le sol de
la caillasse,impossible d'y planter notre tente,il n'y a plus qu'à
continuer. Bousculée par Eole,route qui grimpe,au bout de 5
kilomètres,trouvons éloigné de la route un terrain herbeux sur les
rives de l'Oreti River. Planter notre guitoune sous les bourrasques
de vent pas une mince affaire,sommes plutôt chanceux,à peine notre
maison installée,le ciel déverse sur nos êtres fatigués des
trombes d'eau dignes du déluge. En une journée,mis à part la neige, aurons connu les 4 saisons. Pas encore 16 h,presque nuit,je suis
dans mon lit,la pluie tambourine furieusement sur le toit de mon
logis et ne semble pas prête de s'arrêter,ne reste qu'à croiser
les doigts pour que notre guitoune soit toujours
étanche,dur,dur,parfois la vie en Nouvelle Zélande!!!!!!
Waiau
River,le 12.04.2013
Etape:
68 kms
Bourrasques de vent
et pluie s'acharneront durablement sur notre humble
demeure,loyale,elle nous défend toujours contre vents et marrées.
Nuit pas trop pourrie au vue des conditions,j'ai comme l'impression
que plus le temps passe et plus je me contente de peu,bientôt bonne
pour le couvent!!!!!!
Vent sur pied de
guerre,environnement pour le moins humide, ciel à la
grisaille, il ne fait pas trop froid. Dès les premiers coups de
pédale,attaquons les grimpettes,pas des plus rudes,mais avec le
vent dans le nez,l'effort est soutenu.
Univers tout de douceur et de rondeurs,collines mordorées où les
tussok(grandes herbes),ondulent au vent,champs de betteraves
fourragères,gigantesques fermes,troupeaux de moutons et de
vaches,élevages intensifs de cerfs,je me sens attristée de savoir
que ces élégants animaux termineront leurs vie dans les assiettes
carnivores.
Une fois les cars
touristiques passés aux premières heures matinales,je suis heureuse
de trouver une route plus paisible et bientôt le soleil ajoutera une
touche de bonheur supplémentaire à cette splendide étape,c'est un
peu comme cela que j'imagine les paysages d'Irlande et d’Écosse.
Gorge Hill(500 m d'altitude),arrivons au sommet de ce qui
ressemble à un petit col et la grimpette est récompensée par des
vues sublimes,sur les chaînes montagneuses des Fiordland,montagnes
rocheuses,denses forêts au pied desquels s'étale le lac Te Anau,la
route plonge,l'effort n'est plus nécessaire,je suis comme au cinoche
et n'ai pas assez de mes 2 yeux pour admirer le spectacle,même le
vent qui joue toujours les troubles fête ne réussit pas à gâcher
le plaisir.
Te Anau,bourgade des plus
touristique qui ne doit son existence qu'à cette manne
nourricière,porte d'entrée vers le Milford Sound et les
Fiordland,des lieux qui doivent être sublimes,mais pour nous
cela représente beaucoup de kilomètres et une fois sur place,la
croisière s'impose pour pouvoir vraiment en profiter. Le nombre de
cars et autres véhicules s'y rendant,argument béton pour que nous
évitions l'endroit. Plus que partout ailleurs,les panneaux,No
Camping abondent,la sympathique dame de l'office du tourisme nous
explique que l'invasion est telle que la chasse est devenue
féroce,mais nous suggère,même si cela reste illégale de sortir de
la ville..... En attendant un succulent café concocté par mon
poussin,en admirant les montagnes qui se mirent dans les eaux bleues
du lac Te Anau.
Quittons la ville
à la recherche d'un campement,pour la nuit. Une dizaine de
kilomètres,un petit chemin,bordé d'arbustes qui s'enfile à
l'intérieur des terres,Patrick et son nez de fin limier nous y
dénichera un sublime campement, surplomb dominant la rivière
Waiau avec à perte de vue les chaînes de montagnes du
Fiordland,gratos et rien que pour nous,pas belle la vie!!!!
Clifden,le
13.04.2013
Etape:
78 kms
Couchés comme des poules à
4 h du matin,Patrick est déjà sur pied de guerre à se préparer son
café,je ne bouge pas une oreille,surtout ne pas montrer que je suis
réveillée,des fois qu'il aurait des velléités de décoller avant
l'aurore. Une fois son café consommé,il décide qu'il fait
décidément trop froid et reprend le chemin de son lit,ouf,je suis
sauvée,encore un moment de répit. Au lever,le brouillard a mangé
tous les paysages,râpé pour les beaux clichés,déjà que hier
soir la luminosité n'était pas belle. Navigation à vue au cours
des 10 premiers kilomètres,route facile pour rejoindre la petite
bourgade de Manapouri et son lac enfouis sous une épaisse couche de
brouillard,nous les devinons à peine et ce n'est pas notre
poireautage d'une demie heure qui y changera quoi que ce soit,essayé
pas pu.
Route
parfaitement tranquille nous avons semé les convois de véhicules de
location,plate voir descendante,vent dans les fesses. La nature se déshabille imperceptiblement mais sûrement,telle
une effeuilleuse elle se débarrasse de ses voiles successifs pour
qu'enfin nos yeux puissent apprécier à sa juste valeur la beauté
du spectacle. Au loin,les chaîne de montagnes Eyre et Fiordland décroissent et
perdent de leurs hauteur au fil des kilomètres. Autour de nous tout
n'est que collines arrondies,pâturages d'un vert éclatant tranchant
magnifiquement sur l'austérité des montagnes se dessinant à
l'horizon. Nos compagnons habituels,champs de betteraves
fourragères,troupeaux de moutons ressemblant à des flocons de neige s'égayant joyeusement sur notre passage,troupeaux de
taureaux,vaches,cerfs,la nature dans toute sa beauté bucolique.
Ponts à une voie,véritable patate enjambant une rivière coulant
tranquillement au bas d'une paroi vertigineuse,premier véritable
écueil de ce jour,négocié aisément,je me sens pousser des
ailes,c'est surtout bon pour le moral et aidant lorsque se présentent
les Jéricho Hills,long raidillon tortueux serpentant à travers
montagnes déchiquetées d'une austérité absolue,paysage de fin ou
début du monde,un endroit où le diable pourrait bien se cacher.
Longue descente vertigineuse,forêts d'exploitation,fermes et
troupeaux,collines arborées,tiens on dirait la Suisse,sur nos
têtes,vols d'oies sauvages dessinant d'élégantes arabesques.
Clifden,petit bourg
endormi,son vieux pont suspendu en réfection sur la Waiau River,une aire de camping gratuite,non loin d'un troupeau de cerfs,tout de
même bon de pouvoir planter notre guitoune de manière licite. Un
camper van se pointe,nous sommes tout contents nous nous sentons
l'âme sociable,pas de bol ce sont des Français et ils s'engueulent.
Le vent glacial nous fera gagner nos appartements de très bonne
heure.
Thornbury,le
14.04.2013
Etape:
73 kms
Tout au long de la
nuit,le brame guttural des cerfs. Incroyable,mais vrai,même pas froid,le brouillard devient notre compagnon matinal
quotidien,il envahit tout,efface formes et contours nous rendant
aveugles à la nature qui nous entoure,troisième jour de météo
potable,cela tient presque du miracle dans ce pays. Vent violent,mais plutôt contente,en direct dans les fesses et
comme la route descend,j'avance comme une fusée. Lorsque le
brouillard se retire ce sont des herbages,troupeaux de
moutons,vaches,champs de betteraves fourragères qui s'offrent à mon
regard,4 millions d'habitants en Nouvelle Zélande,les moutons sont à
n'en pas douter plus nombreux que les kiwis.
Tuatepere,ville
qui fit sa fortune,jadis,grâce au commerce du bois,aujourd'hui
bourgade fermière,capitale de la saucisse,complètement
endormie,l'office du tourisme est déjà fermé pour l'hiver,même le
boucher et ses fameuses saucisses sont absents,ne nous reste plus
qu'à passer notre chemin.
Colac Bay,nous y retrouvons la mer et le
détroit de Foveaux(jamais entendu parlé de celui-là). Le
vent,toujours constant dans sa frénésie,mais la route a tourné et
dans le nez,ce n'est plus du tout la même chanson,la mer n'est plus
que furie,embruns et crêtes blanches,boucan d'enfer lorsque les
vagues se fracassent sur la grève. Déjà extrêmement difficile de
tenir debout sur ses deux pieds,la route se vallonne fortement,je
n'en mène pas large sur mon bucéphale,je perds pied,Eole me
désarçonne,remonter en selle au milieu d'une côte des plus
pentue,pas vraiment évident. Circulation éparse,mes zigzags au
milieu de la chaussée ont moins de chance d'offenser un conducteur
pressé.
La bataille se
poursuit,Riverton Aparima,petite ville complètement désertée en ce
dimanche après-midi,me verra débarquer,épuisée et échevelée.
L'office du tourisme,une femme d'une gentillesse extraordinaire se
met en quatre pour nous trouver les renseignements dont nous
pourrions avoir besoin,elle poussera même l'amabilité jusqu'à
appeler Garry notre contact couch surfing de Invercargill,afin de
noter son adresse bien compliquée. L'appel d'une douche,lessive,d'un
bon lit se font criants,mais en ce jour,au vue;de la distance,route et
conditions météorologiques,Invercargill reste désespérément hors
de notre portée.
Bataille
rangée toujours entre vent et ondulation du terrain pour nous rendre
à Thornbury et son aire de camping gratuite. Visibilité
qui s'amoindrit,trafic qui s'intensifie,fatigue bien installée,je
suis ravie d'arriver enfin à bon port,je n'en peux plus. Grande
étendue herbeuse,WC, sur les berges de l'Aparima River,on ne peut
plus basique,mais on peut y planter notre tente et nous n'y serons
pas gênés par les voisins,nous sommes les seuls occupants de
l'immense terrain.
Invercargill,le
15-16.04.2013
Etape :
38 kms
La pluie s'est mise à
tomber en milieu de nuit, au matin,c'est le déluge. Nous
traînassons,patientons,mais cela ne change rien,nous cédons avant
la pluie qui semble partie pour durer toute la journée,rangeons
notre campement sous de fortes averses. Etape peu
sympathique,pluie,vent,visibilité peu importante,fort trafic(camions
de bois et de lait) à travers pâturages,gigantesques fermes,les
sempiternels troupeaux de moutons et de vaches. Dans ma tête je me
passe en boucle le film,de la douche,lessive,lit,chaleur qui
m'attendent,cela rend l'épreuve supportable.
Nous réussissons à
trouver sans trop de difficulté la maison de Garry,mais ce dernier
est absent lors de notre arrivée,et oui si l'on veut que notre monde
tourne il faut bien qu'il y en ait qui bosse. Nous ferons le pied de
grue pendant 4 heures en compagnie de Regie,le chine joueur de
Garry,qui finit par arriver en fin d'après-midi en compagnie de
Deirde,une auto stoppeuse canadienne,qu'il a recueillie sur le bord
de la route.
Sa maison,véritable palace équipé de toute la
technologie moderne,dont peut rêver toute ménagère accomplie(c'est
tout moi). Présentations accomplies,je papote un brin(je ne suis
tout de même pas une sauvage)avant de me précipiter sous la douche
et d'enfourner notre linge qui hurle de bonheur dans la machine à
laver,voilà qui va déjà beaucoup mieux. C'est au tour de
Sylvie,couch surfeuse française de faire son apparition,la famille
s'agrandit. Pour l'occasion,Garry nous a mitonne un excellent ragoût
de bœuf accompagné de pomme-de-terre,un vrai festin.
Je l'avoue
humblement je me sens déçue,lorsque mes rêves de grâce matinée
et luxueuse glandouille pour le lendemain tournent
court,Garry,travaille et n'a pas envie que des étrangers occupent sa
maison durant son absence,pas grave,chacun voit midi à sa porte,déjà
super sympa de nous accueillir,il faut juste que je réécrive le
scénario. Je suis tellement heureuse d'être dans un bon lit que je
peine à m'endormir, j'ai tant envie d'en profiter.
Au matin,Garry nous
dépose en ville sur le chemin de son boulot. Invercargill,50'000
habitant,ville étendue,pas vraiment agitée,quelques beaux vieux
bâtiments bien rénovés style art déco,de beaux parcs(il pleut et
fait froid). La ville est loin d'être moche,mais il s'en dégage une
atmosphère étrange et triste,mélange de zone et de misère
sociale,nous sommes heureux d'y découvrir l'immense et confortable
librairie municipale et sa wifi gratuite,nous y passerons quelques
heures bien au chaud. Retour chez Garry,pour une dernière
soirée,représentant de commerce,il s'absente à partir de demain
pour plusieurs jours. Cette dernière nuit à bord d'un bon lit n'en
n'est que plus appréciable.
Fortrose(The Catlins Coast),le 17.04.2013
Etape : 59 kms
L'heure des
au revoir a déjà sonné,heureuse de me sentir propre de
partout,mais le séjour m'a paru un peu court,tellement de choses à
faire,que je n'ai pas le sentiment d'en avoir pleinement profité,de
plus la pluie est à nouveau au rendez-vous.
Route
chiante,pluie,brouillard qui mange les paysages,trafic,à perte de
vue,pâturages et troupeaux de bestioles. De loin en
approchant,j'aperçois Patrick,qui démonte son yackounet,pas bon
signe,pas bon du tout, pneu avant et chambre à air ont éclaté,tête
de mule trop confiant dans son matériel et qui ne veut jamais
m'écouter,il n'a plus de chambre à air de rechange,il n'a plus qu'à
retourner d'un coup d'auto stop,tandis que je fais le poireau(je suis
ravie)au bord de la route. L'attente ne sera pas longue avant qu'un
couple de personnes âgées ne l'embarque. Soulagée,ça caille et il
pleut et étonnée au bout de plus d'une heure et demie,de le voir
revenir en compagnie du même vieux monsieur,Brown(90 ans),écossais
d'origine,a absolument voulu raccompagner Patrick car pas facile de
la ville de trouver un véhicule pour venir jusqu'ici, et comme il
est à la retraite,il a tout le temps. Pendant que Patrick remonte
son vélo,il se plaît à me raconter sa vie,son départ d’Écosse,sa
traversée du Canada,des U.S.A en 1947 et son arrivée en Nouvelle
Zélande,je pourrais l'écouter pendant des heures et je me demande à
quoi pouvait ressembler le monde dans ces années là et le voyage
sans doute une autre paire de manches. Brown,prend congé de nous,une
fois assuré que nous pouvons reprendre la route sans souci.
Magnifique rencontre,que c'est veau d'être aussi âgé et d'encore
se préoccuper du sort de son prochain,belle leçon de vie !!!!!!!!!
Fin d'étape toujours
aussi ennuyeuse,Fortrose,petite bourgade situé au début de « The
Catlins Coast »,nous y retrouvons le détroit de Foveaux,une
aire de camping gratuite non loin de la plage,la nuit est en train de
tomber,un vent à décorner les boeufs,il pleut,en résumé des
conditions idylliques. Une petite cabane déglinguée,abri bienvenu
pour le café de fin d'étape à même de nous donner le courage de
mettre en place notre campement à la lueur de notre lampe torche.
Repas avalé,je n'ai qu'une envie,me pelotonner dans la chaleur de
mon duvet tout propre.
Waikawa
(The Catlins Coast),le 18.04.2013
Etape :
38 kms
Temps
toujours aussi maussade, mer et paysages se teintent des couleurs de
la nostalgie,vent encore bien présent. Aujourd'hui route toute
bitumée ou partiellement composée de piste,Patrick m'ayant laissé
le choix,ai bien évidemment choisi le bitume.
Petite
route sans circulation,hérissée de pentes ardues, à travers
pâturages,troupeaux de vaches et moutons. Il fut un temps où la
côte des Catlins,n'était que forêts,petit à petit les compagnies
d'exploitation forestière ont tout déboisé et les fermiers s'y
sont installés en compagnie de leurs bestioles. Zut et crotte,il
semblerait que nous nous soyons fourvoyés de route, piste à
bâbord,vraiment pas bonne du tout,amas de caillasses,terrain qui
colle aux roues et qui freine,montées,descentes,génial,c'est dur
même sur le plat,la tête dans le guidon,le nez sur la piste,plus du
tout envie de me préoccuper des paysages,au cours des 12 prochains
kilomètres,je peste et je râle où sont mes copines lorsque j'ai
besoin d'elles,sûrement en train de faire du shopping.
Je retrouve
avec bonheur le bitume en atteignant le patelin de Waikawa,une
information touristique,3 bicoques. Non loin de la plage un grand
terrain herbeux,aire de camping gratuite. L'endroit est beau et
sauvage,douces collines aux formes arrondies arborant de tendres
couleurs,paisible à souhait,exactement ce dont nous avons besoin.
Contre toute attente,le soleil nous fera même l'honneur d'une brève
visite. En soirée,rencontre avec un fort sympathique couple suisse
de Genève,en vacances en Nouvelle Zélande pour un mois en compagnie
de leurs petite fille de 2 ans,cela me fait du bien de retrouver un
peu de ma Suisse. Rendez-vous est pris pour le café du matin.
Papatowai(The
Catlins),le 19.04.2013
Etape :
38 kms
Dès le
matin,il pleut des cordes,il y a des jours comme cela où je
resterais au fond de mon lit en compagnie d'un bon bouquin,ou alors
je m'installerais au près d'une cheminée au feu crépitant pour
rêver de voyage,mais voilà le voyage,je ne le rêve pas,je le vis
et il y a des jours où il prend des allures de cauchemar,plaisir en
différé,ces moments difficiles,qui immanquablement deviendront des
tu te rappelles,les pires galères font bien souvent partis des
souvenirs les plus vifs.
Moment des
plus agréable en compagnie de mes compatriotes,café et
tartines,mais quand il faut y aller il faut y aller. Pluie battante
qui ne cède pas d'un pouce,route peu circulante et fortement
vallonnée à travers de magnifiques forêts pluviales. Cela doit
être magnifique sous un beau soleil !!!!!! Encore une fois pas
vraiment envie de m'attarder sur la beauté de l'environnement qu'une
hâte,arriver à destination,nous sommes,malgré nos vêtements de
pluie trempés jusqu'au os et transis de froid. J'avance tant bien
que mal le long de cette route serpentine,pas la peine que Patrick
m'attende pour une fois,c'est un peu le sauve qui peut.
Papatowai,tout petit
bourg,pas âme qui vive aux alentours,pas fous les gens,restent bien
planqués chez eux. Une bonne surprise nous y attend ,une aire de
camping(DOC)avec quel bonheur,une immense cuisine fermée et des WC.
Il fait froid, sommes dans un piteux état, prenons possession des
lieux étalons nos fringues (aucune chance de sécher). Je ne sais
pas quelle sorte de miracle,mais le moral reste bon.
Après-midi
bien à l'abri,Patrick trouve je ne sais comment le courage d'une
balade le long de la plage. Plantons notre guitoune en soirée sous
une pluie toujours aussi insistante. Il n'y a plus qu'à fermer les
yeux en se disant que demain est un autre jour !!!!!
Hill
View(The Catlins),le 20.04.2013
Etape :
36 kms
Eole donne de la voix et la
pluie s'est tue !!!! Finalement nous avons le choix entre un
borgne ou un aveugle !!!!! Nos fringues sont toujours aussi
trempées et à force de froid et d'humidité,j'ai les panards
complètement en compote,notre situation s'améliore de jour en
jour !!!!!!
Notre journée commence avec
de magnifiques paysages,la Clutha River dans laquelle se reflètent
les paysages alentours,que c'est beau. Route plus vallonnée que
jamais,longues et raides montées,rencontre avec quelques moutons en
liberté et complètement égarés,paniquant à notre approche.
Collines,pâturages,quelques forêts, paysages des plus plaisants qui
me divertissent de la dureté de la route.
Owaka, toute
petite bourgade rurale, principale ville de la côte des
Catlins,c'est dire à quel point c'est le cul du diable.
L'incontournable office du tourisme et son personnel des plus
accueillant qui une fois de plus se décarcasse pour nous trouver les
informations nécessaires. Beaucoup d'endroits intéressants et
certainement magnifiques, le long de la côte mais avec les
conditions météorologiques ce n'est même pas la peine d'y songer.
Hill
View,terrain de camping des plus basique ,Kevin,un particulier
sympa,qui a envie de faire la guerre aux hébergements trop chers, 5
NZ $ par personne,plus que correct,par contre ce n'était pas prévu
3 NZ $ par personne, pour la douche,pas grave de toutes manières,fait
bien trop froid pour se laver !!!!
Chevaux,poneys,poules,coqs,canes une vraie ménagerie,un bus
déglingué qui nous protègera comme il peut des intempéries,elle est pas belle la vie,que demande le peuple ??????
Kaka
Point(The Catlins Coast),le 21-23.04.2013
Etape :
8 kms
Nuit
tempétueuse,bourrasques de vent impressionnantes s'acharnant sur
notre guitoune qui plie mais ne rompt pas,encore un miracle !!!!
Au matin,Eole est toujours
d'une violence rare,en plein dans le nez,étape des plus courte,qui
prend des allures de marathon, plus j'avance et mieux je recule,Eole
réussira même à arracher mon casque,8 kms seulement,à
l'arrivée,nous sommes cassés cuits dur,lessivés,essorés.
Marc est
avocat,Cindy gardienne de prison,couple recomposé,ils sont à eux
deux les heureux parents de 6 enfants,absents en ce moment,en raison
des vacances scolaires. Un brin de causette en regardant le petit
écran,avant que nous ne sautions à pieds joints dans notre lit
douillet.
Marc,absent la
majorité du temps nous laisse sa maison,j'admire la capacité de
certaines personnes à faire aussi absolument confiance à de
parfaits inconnus. Pour moi journées tranquilles durant lesquelles
j'essaye de mettre le moins possible le nez dehors, météo toujours
aussi pourrie,tandis que Patrick,bravant froid pluie et vent s'en va
pour de petites balades solitaires.
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