Australie
Côte
occidentale
Jondaloop(Marmion
parc marine),le 18.06.2012
Etape:54
kms
Soleil éclatant,ciel
d'azur pour ce départ,vers ce nouveau périple qui sonne le début
d'aventures toutes nouvelles,je me sens impatiente,interrogative,tant
d'inconnus,repères à trouver,la tête envahie de souvenirs du temps
passé,un rêve longtemps attendu à nous d'en faire une belle
réalité!!!!
Attendons le retour
de Michael parti pour ses balade et baignade quotidiennes bien avant
l'aube. Une rencontre qui fut belle,un homme qui définitivement fera
parti de notre aventure australienne.
Après 2 ans de balade à
l'arrière de nos montures nos casques(port obligatoire en
Australie)rejoignent nos têtes pour nos premiers coups de pédale à
la rencontre de ce gigantesque continent,je vacille un peu sous le
poids de mon bucéphale,beaucoup plus chargé que de coutume et
encore il n'a pas tout vu. Patrick emprunte de mémoire les petites
rues,pistes cyclables,raccourcis indiqués par Michael. Perth,ville
de moyenne importance, s'étire et s'éparpille au sein de parcs
aménagés(barbecue,tables,bancs,toilettes publics...) pelouses
manucurées,pistes cyclables,buildings rutilants,des banlieues
huppées aux maisons cossues. Sportifs les citadins
australiens,joggeurs,marcheurs,cyclistes, roulant à folle allure le
nez dans le guidon,on dirait bien qu'aucun n'est là pour rigoler!!!!
La faune n'est pas en
reste,cormorans,loris,perroquets,bandes de cacatoès et autres
emplumés,pélicans,hautement colorés nous accompagnent de leurs
joyeux cris parfois perçants. La tranquillité règne quel
changement après l'Asie du sud est.
Je n'ai pas
assez de tous mes yeux pour explorer tout ce qui se trouve autour de
moi,tout semble tellement nouveau,une vraie gosse devant un succulent
gâteau. Arrêt dans la banlieue huppée de Claremont pour compléter
notre approvisionnement,nos sacoches ne renfermant pour l'heure que
le strict minimum. Patrick fait le poireau à l'extérieur tandis que
je hante les rayons du supermarché à la recherche des bonnes
affaires et des articles en promo,loin des yeux angoissés de ma
moitié,mon caddie se remplit allègrement de choses plus succulentes
les unes que les autres et oui il ne faut tout de même pas déconner
il ne manquerait plus que nous ne mourrions de faim!!!!! C'est un
Patrick sidéré qui me voit débouler avec des sacs plein les
mains,l'histoire se complique un peu lorsqu'il s'agit de faire entrer
toutes nos victuailles dans les sacoches de nos bucéphales qui
ressemblent à de véritables ânes bâtés.
Les rêves ont
quelques tendances à aplanir les difficultés qui pourraient se
présenter sur leurs route,j'avais complètement oublié à quel
point cette partie de l'Australie n'est pas plate,yoyo permanent et
accentué,vent dans le nez(Eole à n'en pas douter sera sans doute un
compagnon de voyage permanent et inopportun,m'étonnerait qu'il nous
fasse une fleur en soufflant dans le bon sens). Notre route,serpentin
ondoyant,longeant dunes de sable et le superbe Océan Indien d'un
bleu profond,le spectacle est tellement magnifique que j'en oublie
rapidement la difficulté de ma progression,la tête dans les
nuages,le rêve se transforme en réalité je n'ose y croire,quand
soudain surgit le panneau de Fremantle,crotte,nous sommes en train de
rouler plein sud alors que nous devrions faire cap vers le nord,il ne
nous reste plus qu'à faire demi-tour.
Alors que nous avons roulé
54 kms,je suis complètement dépitée de voir que nous ne nous
trouvons qu'à 15 kms de Perth,je me demande bien ce que nous avons
boutiqué. En cette toute fin d'automne,les journées sont bien trop
courtes,le soleil se couche aux alentours de 17 h,nous sommes pas
suffisamment éloignés de Perth pour qu'il soit aisé de trouver un
endroit pour la nuit. Nous finirons par jeter notre dévolu sur une
aire de pique-nique,tables,bancs,WC,douche,eau,le tout recouvert d'un
toit qui devrait nous protéger,tout de même impensable de pouvoir y
planter notre guitoune,il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts
pour que la nuit ne soit ni trop froide,ni pluvieuse.......
Premier essai de
notre nouveau réchaud,cela marche et de plus en toute
simplicité,merci les Chinois. Un café pour nous réchauffer,fait
tout de même pas bien chaud,et pour fêter cette première étape.
Le vent forcit mais semble sans effet sur la horde de
joggeurs,cyclistes qui défilent sans interruption,addiction totale
avant,pendant et après le boulot,ça court,ça pédale,ça marche.
A la nuit tombée,les
sportifs fous,cèdent la place à un ballet incessant de
véhicules,qui vont,viennent,virent,tournent,chasse à la quéquette
ou aux tox,nous ne saurions le dire,mais nous sommes obligés
d'attendre que les activités louches du coin diminuent pour
rejoindre nos couches qui nous tendent les bras depuis un temps
certain.
La
nuit est enfin à nous,ciel étoilé,vent toujours constant,le ressac
de la mer en fond sonore,le sommeil n'est pas long à nous gagner.
Yanchep,le
19.06.2012
Etape:49
kms
Ciel azur et soleil
éclatant ne sont plus d'actualité,nous avons juste le temps de
faire un café et ranger notre matériel avant que la tempête
annoncée depuis 48 h,ne se déchaîne,les dieux sont contrariés et
entrent dans une colère qui semble sans limite,le firmament,envahi
d'une masse nuageuse gris acier des plus menaçante se déchire pour
déverser des trombes d'eau,les rafales de vent se renforcent et
gagnent en vitesse,l'océan moutonne,du bleu il passe au vert pour
finalement virer au gris,les rouleaux océaniques se fracassent dans
un bruit assourdissant. Les toilettes deviennent notre refuge d'où
pendant 4 heures nous regarderons complètement impuissants les cieux
se déchaîner de plus belle,impossible de prendre la route dans de
telles conditions,la force de Eole est telle que nous ne pourrions
tenir sur nos montures. Petit à petit les cieux s'apaisent tout en
reprenant des teintes bienveillantes,la pluie se calme,le vent baisse
d'intensité tout en s'établissant durablement,
place à
l'accalmie,nous décidons de lever l'ancre
Vent de travers et yoyo
permanent,une petite route côtière fleurant bon le iode et les
algues, certes pas la plus courte,mais complètement exempte de
trafic,nous emmène à travers dunes le long de la côte océanique
splendide et sauvage. Une mise à l'épreuve en bonne et due
forme,ondées régulières qui nous trempent jusqu'aux os,l'eau est
froide et les couches se superposent,mais je me sens heureuse,le
moral est bon et ce périple revêt des airs de liberté sauvage,et
ces petits aléas sont le tribu à payer à mère nature pour le
magnifique show qu'elle donne en ce jour.
Yanchep,nouvelle petite
bourgade industrielle,les projets immobiliers semblent y sortir de
terre comme des champignons,nouveaux quartiers,axes
routiers,maisons.....tout y est flambant neuf et résolument moderne.
Nous retrouvons la côte,site naturel protégé où tout est
réglementé et interdit,l'interdiction de camper figurant en pôle
position,impossible cependant,de poursuivre notre route,nous allons
passer outre,la journée touche à sa fin,d'énormes cumulus
gris,noirs,argentés se découpent sur fond de ciel bleu,une mer
scintillante,une côte sableuse aux couleurs orangées,quelques
ondées éparses qui donnent naissance à de magnifiques
arcs-en-ciel,un vent froid et pénétrant toujours présent,le
spectacle est tellement grand,que malgré mon état de fatigue et de
congélation,je ne songe même pas à me plaindre.
Une aire de
pique-nique,avec tous les aménagements habituels,en retrait de la
route côtière,un site superbe qui semble pouvoir faire l'affaire.
Patrick n'est pas vraiment chaud,mais se rallie à ma décision de
planter la tente. A peine nous sommes-nous mis au boulot,qu'un couple
sympa s'avance vers nous,la femme s'inquiétant de notre nuit à
venir,annonce de pluie et fortes rafales de vent,elle nous suggère
plutôt de nous abriter dans les toilettes des femmes. Visite des
lieux et rapide conseil de famille,l'idée ne semble pas
mauvaise,nous remballons notre guitoune et nous installons dans les
WC féminins,d'une propreté il faut bien le dire toute helvétique.
Repas casse-croûte
gargantuesque et café,nous réconfortent et réchauffent avant que
nous ne nous abandonnions sans autre au sommeil jusqu'au petit matin.
Lancelin,le
20.06.2012
Etape:91
kms
Une nuit qui,contre
toute attente,fut bonne. Au réveil,temps toujours maussade,pluie
entrecoupée de quelques rayons de soleil donnant naissance à de
nouveaux arcs-en-ciel. Un café matinal tout en attendant sans trop y
croire l'amélioration qui nous permettra de reprendre la route,tout
vient à point pour qui sait attendre.
Vent toujours présent
mais plutôt bienveillant en ce jour,il aurait quelques tendances à
nous aider. Retrouvons notre plaisante petite route côtière
emprunte d'un calme bienfaisant,jalonnée des mêmes beaux paysages
sauvages que la veille. Au bout de quelques kilomètres épuisants,la
route s'avère bien trop montueuse,et les zigouigoui qu'elle nous
fait faire nous rallongent tellement la route que nous décidons bien
à contre coeur de l'abandonner pour rejoindre la route N°
60,(l'Indian Ocean Drive),petite route côtière,alternative
acceptable par rapport à la gigantesque Brand Highway.
Nous y perdons beaucoup en
tranquillité,le trafic y est relativement important,il semblerait
que toute l'Australie des retraités se soit jetée sur la route à
bord de leurs caravanes,la vigilance est de mise,et les carcasses de
kangourous,lièvres,cacatoès qui jalonnent la route,agissent sur moi
comme une mise en garde supplémentaire.
Régulièrement
trempés jusqu'aux os par les ondées successives,il ne fait pas
froid,nous sècherons en cours de route. Notre route s'éloigne de la
côte,elle serpente en ondoyant à travers des prés à l'herbe sèche
et rase où poussent quelques palmiers hirsutes et paissent quelques
troupeaux de moutons.
Au fur et à
mesure des kilomètres qui défilent la fatigue commence à se faire
sentir,grosse étape et ces journées qui me semblent tellement trop
courtes. Nous reprenons le chemin de l'océan en direction de
Lancelin,petite bourgade paisible et insignifiante à l'ambiance
morne,typique des journées automnales pluvieuses. Trouver un
campement n'y est pas simple,les nombreux parcs affichent tous les
interdits de rigueur. Nous commençons à maîtriser la stratégie à
mettre en place,repérons le parc qui fait l'objet de nos
convoitises,tout va bien ce dernier est doté de tout le confort
nécessaire,barbecue plus ou moins protégé,douche,WC......le rituel
du café,un repas copieux et amplement mérité,tandis que le vent se
déchaine en furieuses rafales avant que la pluie ne mette une touche
finale à ce décor apocalyptique.
Repli dans les
toilettes,où nous nous occupons,sudoku pour moi et quelques écrits
pour Patrick,en attendant patiemment une heure décente pour
installer notre campement et nous plonger avec délice au fond de nos
duvets.
Kangaroo
point (Nambung N.P),le 21.06.2012
Etape:90
kms
L’Australie,aux
antipodes de l'Europe,une vie vécue à l'envers à marcher sur la
tête de mes concitoyens qui ce soir fête ce premier jour de l'été
en musique,tandis que pour nous sonne le premier jour de
l'hiver,meilleure période pour visiter la côte ouest de
l'Australie,comme tout le monde se plaît à nous le dire depuis que
nous foulons le sol australien,chez-nous nous descendons sud pour
trouver chaleur et soleil ici il faut monter nord.
Au petit matin,grande
est la surprise,splendide lever de soleil,ciel bleu azur et plus
aucune trace des fureurs célestes,les dieux ont signé un traité de
paix en ce premier jour d'hiver.
C'est avec un fort vent
dans le nez que j'amorce à froid,la rude grimpette me ramenant vers
l'Indian Ocean drive,les pattes sont raides et dès le matin
l'épreuve me semble ardue,un de ces jours où rien que l'idée des
kilomètres à venir me laisse épuisée et quelque peu découragée
avec le sentiment que je ne vais pouvoir mettre une roue l'une devant
l'autre. En atteignant la route principale les choses s'arrangent
quelque peu,vent dans le travers qui gêne un peu moins la
progression. Reste que la route est par moments inquiétante,point
large et sans bande de sécurité sur les côtés,le trafic y est
important,défilé continuel et discontinu de caravanes,camping
cars,arnachés de vélos,motos, traînant 4X4,voiture,bateaux de
pêche,kayak et j'en passe,proprement hallucinant,tous nous dépassent
et nous croisent à vive allure,parfois sans grands égards pour les
petits «t'es rien» montés sur roues que nous sommes. Je me sens
envahie par des bouffées de colère,devant tant
d'inconscience,qu'est-ce qui fait courir tout ce petit monde, se
rendre d'un point à un autre, poser leurs culs d'une chaise à
l'autre une bière à la main,les nombreuses croix mortuaires qui
jalonnent la route,me font froid dans le dos,coeur qui se serre et
larmes à l'oeil,tant de morts inutiles!!!!!!
Les paysages qui
défilent au gré des kilomètres sont une fois de plus
splendides,maquis touffu,eucalyptus,palmiers hirsutes, dunes de sable
blanc,une côte qui enfilent les baies telles des perles sur un
collier,océan d'un bleu profond ,où dansent mouettes et cormoran,
qui découvre au gré des rouleaux qui déferlent une barrière
corallienne toute proche,coin réputé pour la pêche à la
langouste.
Avec le panneau
annonçant le parc national de Nambung et son désert des
Pinacles,place aux émotions,instant de nostalgie,souvenirs du passé
qui nous assaillent,2004 et ce merveilleux mois de vacances en
compagnie d'Anaïs et Florian, un espace plein d'eux qui souligne
leurs absence à l'encre rouge,manque,vide,tristesse au fond des
tripes qui mieux que les mots sait parler de l'Amour que l'on
ressent.........
Les 6 derniers kilomètres,en
yoyo avec fort vent dans le nez finissent de nous user,et oui Flo tu
avais raison,rien de bien plat dans ce coin du monde. L'entrée dans
un parc national est plus que partout ailleurs synonyme d'interdits
et de consignes,déclinés en petit,moyen et grand.....Nous avons
cependant l'excellente surprise d'apprendre que pour nous
cyclistes,l'entrée des parc nationaux est gratuite. Bien évidemment
le premier interdit est toujours le même,défense de camper. Les
rangers semblant plutôt sympas,nous tentons notre chance,je
demanderai la permission éventuelle de dormir sur place,la réponse
tombe,refus catégorique,nous sommes obligés de rebrousser chemin.
La femme désolée de la réception nous proposera tout de même
d'attendre le ranger qui se rendra en ville dans une demi-heure avec
la possibilité de charger nos bucéphales à l'arrière de son pick
up. C'est fort sympathique,mais nous préférons nous débrouiller
tout seuls. Vent dans les fesses,nous avalons la route retour à vive
allure. Il commence à faire bien trop nuit pour que nous nous
rendions dans la ville la plus proche de Cervantes où à n'en pas
douter seuls les WC publics nous attendraient.
Retour sur la
nationale,quelques kilomètres plus loin,une piste et un panneau
pointant vers un endroit au joli nom évocateur de Kangaroo
point,doté de WC,BBQ,y tentons notre chance malgré les
interdits,l'endroit est superbe,à 30 m d'une baie sublime,une
petite cabane ouverte aux 4 vents,un BBQ. Nous nous y posons et
profitons d'un coucher de soleil aux tons changeants d'une beauté
incroyable, petit coin de paradis que je mitraille copieusement. Dans
le couchant les kangourous détalent à notre approche,après un
temps d'observation.
A la nuit tombée,il
fait franchement frisquet,allumons le BBQ pour nous réchauffer,au
moins les mains,repas aux chandelles avant que ne débarque un couple
anglo-italien,pas vraiment sympa,peu de contact,nous partagerons
juste la table,nous ne sommes pas dans le même monde.
Bientôt il fera tellement
froid que la seule solution pour ne pas finir congeler est de me
glisser,vêtue comme si je me rendais au pôle nord,dans mon duvet.
Je peste tout de même un peu,nous avons eu l'excellente idée
d'échanger nos duvets d'hiver qui ont repris le chemin de l'Europe
contre des duvets ultra fins.....
j'attends avec impatience la parution du guide des meilleurs chiottes de l'ouest australien!
RépondreSupprimerhello ... bravo pour les photos ... toujours aussi magnifiques ! un vrai plaisir de vous suivre ... Bonne route à tous les 2 ! ( il y a 3 mois on se rencontrait à SATUN ...) nous sommes en route pour le renouvellement de nos visas dans la même Guesthouse A SATUN ! Yeap !
RépondreSupprimerBon vent ==> Les BretOns sur l'Ô - La tribu Tsara.