Japon
Kyoto
du 9 au 13.08.2013
Petite route tranquille pour
un temps encore longeant le lac,avant que nous ne retrouvions la
folie des ponts,routes spaghettis qui partent dans tous les
sens,échangeurs,perte de notre chemin,bienvenu dans la folie
moderne des voies de communication,les nippons semblant passer leur
temps à bord de leurs véhicules motorisés. Une avancée
pénible,entre nuisances sonores,furieuses grimpettes,tunnel,tronçon
de parcours que nous ne pouvons emprunter en compagnie de nos
bucéphales,route qui sans cesse nous échappe,sans parler de la
chaleur,le thermomètre frise allègrement les 40°C. Enfin le
panneau Kyoto,nous pensons être arrivés à bon port,mais que
nenni,au Japon,les panneaux indicateurs de villes se situent souvent
bien avant celles-ci parfois 20 kms. Nouveau tunnel que nous ne
pouvons franchir,à la vue de nos bucéphales,ce dernier se met à
nous parler et deux policiers accourent inquiets à l'idée que nous
puissions nous y engager,n'avons plus qu'à nous farcir un grand
détour couronné d'un col ardu !!!!!
Kyoto( 1,8 millions
d'habitants)jouit d'une très riche histoire datant du 7 ème
siècle,elle servit de résidence pour la famille royale de 794 à
1868. Histoire tumultueuse faite de destruction et de
reconstruction,la majorité des bâtiments que l'on peut y admirer à
l'heure actuelle,datent de la période Edo (1600-1867),une des rare
ville à avoir été épargné par les bombardements survenus au
cours de la deuxième guerre mondiale. Malgré une rapide
industrialisation,un béton vorace qui a boulotté bien des maisons
traditionnelles,Kyoto reste un important centre culturel et
éducationnel pour le pays,ne contenant pas moins de 2'000 temples
dont 17 font partie des sites classés par l'Unesco.
Fatigués,harassés par
la chaleur,première vision brouillardeuse de la ville.
Première urgence se poser
dans un endroit tranquille,loin de l'agitation,pour un bon café
marquant l'heureuse fin de cette étape,bien pénible. Le superbe
Maruyama Koen(parc)est sans aucun doute l'endroit idéal,mares et
leurs sempiternelles carpes,chemin se faufilant entre de somptueux
arbres,cerisier,érables...magnifiques temples......l'endroit reste
tranquille malgré la horde de badauds qui le hante. Rien de mieux
pour le repos de l'âme que de flâner au près des temples afin de
s'imprégner de l'atmosphère.
Force nous est de nous
rendre compte que le parc n'est pas à même de nous accueillir pour
la nuit,c'est un peu la mort dans l'âme que nous partons à la
recherche d'un campement,et là souci,nous tournons,virons sans
arriver à trouver notre bonheur,en désespoir de cause,jetons notre
dévolu sur un tout petit abri au près d'un parc pour enfants,lieux
de prédilection pour la balade des toutous,non loin des ruines du
château,nous y sommes accueillis par un incroyable vieux japonais
qui en nous voyant s'empresse d'aller nous chercher quelques
bouteilles d'eau fraîche,avant de nous offrir bananes et gâteaux,les
langages parlés sont quelques mots d'anglais et ceux du coeur,cela
suffit amplement pour que nous nous comprenions. Pour parfaire le
tableau,qui il faut bien le dire n'est pas vraiment
idyllique,invasion de moustiques,notre prévenant petit bonhomme
voyant que je me gratte me rapportera un produit anti moustique avant
de s'en retourner chez-lui,rencontre qui me fait au coeur et me
permet d'oublier la difficultés de la situation.
Attendons que la nuit soit
tombée avant d'installer sans grande conviction notre campement pour
la nuit,qui au final ne fut pas si mauvaise,mon seul dilemme étant
le réveil des plus matinal en raison des promeneurs de toutous.
Passerons 4
magnifiques jours à Kyoto,tant de temples,jardins et lieux
merveilleux que nous ne savons où donner de la tête,tous plus beaux
les uns que les autres,prenons notre temps les délectons avec
modération voulant éviter l'overdose,il est difficile de se dire
que nous ne pourrons tous les voir,j'aimerais ce séjour éternel.
Grand moment d'émotion en visitant pour moi le mythique temple d'or
si bien décrit dans le livre de Ykuio Mishima, «Le pavillon
d'or»,auteur des plus controversé au Japon,toujours un moment de
perplexité en voyant son imagination prendre pied dans la réalité,je
ne serai pas déçue,le lieu est magique.
La ville est
plaisante,une piste cyclable est aménagée le long de la
kamigawa,bordée de ses vieilles maisons de thé,un de nos endroits
préféré,il fait si bon y flâner,laissant nos roues nous guider au
rythme de la rêverie.
Sa richesse culturelle attirent grand nombre de touristes,Japonais et Européens,voilà fort longtemps que je n'avais vu autant d'étrangers. Les touristes japonais qui pour l'occasion se revêtent de kimonos et vêtements traditionnelles,se montrent plus expansifs que de coutume,cela fait plaisir à voir.
Sans abri fort bien organise |
Anciennes maisons de the |
Sa richesse culturelle attirent grand nombre de touristes,Japonais et Européens,voilà fort longtemps que je n'avais vu autant d'étrangers. Les touristes japonais qui pour l'occasion se revêtent de kimonos et vêtements traditionnelles,se montrent plus expansifs que de coutume,cela fait plaisir à voir.
Le Nishiki-Koji Market,marché
alimentaire qui présente tout le meilleur et pour moi le pire de la
cuisine japonaise,parfois les odeurs me soulèvent le coeur. Une
chose est sûre,le souci de l'esthétisme est omniprésent.
Le seul bémol de ce
merveilleux séjour,sera la difficulté pour nous d'y trouver un
endroit décent pour y dormir,trouvons pour 3 nuits,un abri,jouxtant
la gare ferroviaire,dur d'y trouver le vrai repos avec la quantité
de train qui y circule. Durant la dernière nuit,une bande de
jeunes,fait inhabituel au Japon,y mettent le souk,descente de la
maison poulagats qui se contrefout de notre présence,mais n'ayant
aucune envie de renouveler l'expérience déménageons sous un abri
miteux au près de l'aquarium,pas l'idéal non plus. Sans doute ce
qui nous décide à quitter la ville et changer notre
itinéraire,besoin de retrouver calme et repos,décidons de retourner
chez Henry à Amagasaki,où nous sommes invités à revenir quand
nous le désirons,retrouver Henry et Mana,lit,douche,climatisation(il
fait si chaud),nous semblent des plus désirables.
Kyoto Station |
Amagasaki,du
14 au 18.08.2013
Etape
: 67 kms
Circulation,mégapoles,trottoirs,béton,ciment,bruit retour dans la jungle urbaine. Une route facile à trouver,aiguillés que nous sommes à l'idée de quelque confort.
A notre
arrivée,Henry est absent mais toujours aussi prévenant,il nous a
laissé ouverte la porte de sa maison.
Douche,lessive,climatisation,sieste......pas de doute notre décision
fut la bonne.
Heureux de retrouver
les toujours aussi chaleureux Henry et Mana, fort occupés à
préparer leurs vacances de 10 jours(temps extrêmement long selon
les standards japonais) sur l'île d' Hokkaido. Nous nous marrons de
les voir se préparer,excitation mêlée d'inquiétude pour Mana,pour
qui c'est la première expérience camping,elle est fort inquiète à
l'idée des ours qu'elle pourrait rencontrer sur sa route. Henry des
rêves de grands voyages plein la tête est un peu triste pour
l'heure de devoir se contenter de si peu,prends cela comme un
entraînement pour le futur.
Vendredi,Henry et
Mana nous quittent nous laissant seuls maîtres à bord,nous en
profitons pour nous refaire une santé,ne bougerons guère de notre
chambre climatisée,mangeant, dormant,je bénis le dieu des petits
riens quotidiens!!!!!!! Merci Henry et Mana,nous nous souviendrons de
vous et vous souhaitons lorsque votre tour sera venu un excellent
voyage!!!!!
Nara,le
19.08.2013
Etape
: 62 kms
Pour ce retour vers Tokyo
impossible d'éviter la gigantesque ville d'Osaka,la route est des
plus galères à trouver,nous la perdons et nous perdons une fois de
plus. A la sortie de la ville,l'épreuve n'est pas finie,devons à
nouveau traverser les montagnes et franchir le col de Kiyotaki,pas
franchement élevé,mais la pente me paraît des plus raide et ardue
sous la chaleur,coup de chaud sur le carafon,je ne me sens pas
bien,mais comme toujours je peux compter sur mon chevalier
servant,qui poussera pour un temps mon bucéphale,malgré toute la
difficulté qu'il ressent lui-même,QUEL HOMME !!!!!
Osaka |
Retrouve avec bonheur la ville de Nara et son parc toujours aussi beau et accueillant désormais grillé par le soleil,la foule y est moins présente,les arbres commencent déjà à se teinter de couleurs automnales. Nous y retrouvons le sans abri de la dernière fois qui semble y avoir ses habitudes bien ancrées. Je ne sais par quel miracle,les moustiques y sont absents, alors que nous sommes entourés d'eau. Je le regrette,mais je me sens bien trop fatiguée pour avoir le courage de revisiter les temples que j'avais tant aimés lors de mon premier passage,dommage,je m'en faisais une joie.
Autre mariage japonais |
Ueno,le
20.08.2013
Peu de circulation à la
sortie de Nara,pour une étape qui sera des plus sportive. Chaleur
écrasante,grimpettes sans fin,à travers de superbes paysages,la
nature a repris tous ses droits,forêts,rizières
jaunissantes,théiers,rivières aux eaux limpides,maisons
traditionnelles,le Japon que l'on aime.
Atomisés à l'arrivée.
Ueno,jolie petite bourgade qui affiche des airs européens,un
magnifique parc,son château,ses temples,son musée dédié au
Ninja,la foule et les moustiques y sont présents en grand
nombre,pour nous installer la patience est de rigueur. 2 gouttes de
pluie au moment de nous installer pour la nuit,nous font prendre
place à l'abri sous le toit du temple.
Kawagoe,le
21.08.2013
Etape:73
kms
Sol de galets inconfortable,chaleur épouvantable,bruits,nuit pas terrible,Patrick est debout dès 3 h du matin,pour moi l'estomac en vrac au réveil.
Bande de bitume
extrêmement étroite,exempte de circulation des plus sympathique au
cours des 30 premiers kilomètres,elle nous offre grand nombre de
descentes au sein d'une superbe vallée,brume s'accrochant aux
collines,rivières asséchées en raison des nombreux barrages qui
les privent de leur libre course guillerette,forêts de bambous et
autres essences,villages paisibles et leurs maisons traditionnelles.
Nuages s'amoncelant dans le ciel,il fait chaud très chaud sans doute
un orage en préparation
Retour sur la route N°
1,retrouvons l'important trafic,très nombreux camions,les villes
sans fin,le bruit,feux de signalisation...... Yokkaichi,souvenir de
ne pas y avoir trouvé de lieu sympa,passons notre chemin,complexe
pétrolier,usines....un univers impressionnant.
L’œil
aiguisé de Patrick repère au loin un abri,un parc inespéré en
retrait de la route face à un bras de l'océan Pacifique qui arbore
en ce jour de superbes couleurs,grues,port,mines de sel,pont
inachevé. Douche,lessive vent se renforçant n'augurant rien de bon.
Le vent a soufflé toute la journée rendant l'air plus respirable,le
voilà qui tombe au moment où nous nous couchons,bienvenu au sauna
!!!! Graduellement les champignons nuageux se dissolvent,la lune
pleine fait sa brillante et ronde apparition.
Odoka,le
22.08.2013
Nuit
de rêve sur fond de paysages urbains que je trouve plutôt
esthétiques.
Etape parfaitement merdique,circulation,trottoirs pourris......A la route N° 1 lui avons préféré la N° 23 densité de trafic tout aussi importante,route cependant plus facile à suivre évitons le centre de Nagoya pour longer la baie où tout n'est qu'usines,complexes pétrochimiques. Sommes pris au piège dans l'enfer des échangeurs,ponts que nous ne pouvons emprunter(volées d'escaliers où il faut mettre pied à terre et pousser nos bucéphales sur la rampe prévue à cet effet)ou c'est au choix petites routes,véritable rampe de lancement nique les pattes pour sauteurs à ski ,tours et détours,heureusement que Patrick a le sens de l'orientation. La chaleur nous flingue nous ne sommes plus que deux gouttes «pédalantes».
Odoka,nous en avons
gardé le souvenir d'un beau parc paisible,nous y dirigeons nos roues
cela suffira amplement à notre peine pour aujourd'hui. Le parc est
toujours aussi beau,mais lui aussi semble fatigué et abattu par la
chaleur. Ribambelle de mômes japonais suivant une école privée
anglaise. Heure de la dinette,on nous offre une soupe de pâtes(cela
tombe bien,ça nous change de notre quotidien)et salade de fruits.
Impressionnant de constater à quel point les enfants japonais sont
sages et disciplinés dès leurs plus jeune âge.
Shiraska,le 23.08.2013
Nuit
à bouillir sous notre moustiquaire surchauffée,quelques jeunes qui
traînent nous importunent un peu de loin. Glauque l'oeil au
matin,chaleur bien présente,dur,dur,le démarrage. Décidés pour ce
retour sur Tokyo à emprunter la route N° 23,ce début
d'étape,véritable cauchemar et parcours du combattant,entre
échangeurs,ponts,tours et détours par des routes qui affichent
d'agressive déclivité. Patrick va trop vite pour moi,je me
perds,panique et gros coup de stress avant que je ne le retrouve.
Après quelques kilomètres de ce régime,rendons les armes et
retournons sur la route N° 1 qui tout à coup revêt comme des airs
de paradis. Il est parfois bon de vivre de purs moments de
galère,après ces derniers,dans la mesure où ils ne perdurent
pas,même ceux qui ne sont pas terribles semblent des plus enviables
et jouissifs. Nous retrouvons les trottoirs tressautant de nos étapes
urbaines,mes fesses se souviendront du Japon,je ne sais pourquoi,mais
les Japonais adorent les bordures,zigzags,les bites à travers
lesquelles il faut slalomer,notre parcours en est hérissées et les
feux rouges,je pense qu'ils pourraient en coller même en plein
désert et trop zen les Nippons au volant,des feux rouges tous les
200 mètres,ils réussiraient presque à s'y endormir.
Les kilomètres défilent à un bon rythme,la route est chiante mais facile,Patrick comme à son habitude est loin devant,il ne tourne pas là où il le devrait,même après toutes ces années de vie commune,je ne peux toujours pas lire dans ses pensées,mais rapidement mon 6 ème sens m'avertit que quelque chose cloche,BINGO à nouveau perdue,deux fois dans la journée,cela commence à faire beaucoup,je tourne,vire,réfléchis pour ne pas céder à la panique qui sort ses griffes prête à fondre sur moi. Pur hasard et véritable miracle lorsque nous nous retrouvons au bout de 20 kilomètres au moment où mon compteur affiche 40'000 kms,je suis persuadée que c'est l’œuvre de ma bonne étoile qui veille si bien sur moi depuis tant d'années. Nous devons gagner en zénitude et ne pensons même pas à nous engueuler.
Retrouver les
lieux où nous avions dormi à l'aller pas une mince affaire,en
possession d'un vague nom,nous savons juste qu'il est au bord de
l'océan et prisé par les surfeurs. Nous nous
obstinons,demandons,redemandons,doutons fortement lorsque entre
montées et descentes infernales,nous nous retrouvons à crapahuter
dans les collines exhalant des odeurs pestilentielles de fertilisants
porcins.
'''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''
Magique et indéniable
mémoire géographique de ma moitié reconnaissant la gigantesque
usine Suzuki et son éolienne,nous sommes sauvés. Descente en roue
libre cheveux au vent pour retrouver notre carré de verdure grillé
et son abri au pied des pylônes de béton de l'autoroute,home sweet
home je suis complètement atomisée en te retrouvant mais quel
bonheur en mettant définitivement pied à terre.
Hamano,le
24.08.2013
Etape:63
kms
Il y a deux mois nous y avions dormi dans notre guitoune,en ce jour l'air sous notre moustiquaire est tout juste respirable,éclairs de chaleur zébrant le firmament,air électrique.... Mollesse au rendez-vous malgré une bonne nuit de sommeil,point de visite de la maison poulagat,cette fois-ci.
C'est avec
grand plaisir que je retrouve l'océan Pacifique aux couleurs
beaucoup plus gaies que lors de notre dernier passage. Encore du
temps devant nous avant de rejoindre Tokyo par le chemin des
écoliers,pas le plus court comme tout le monde le sait,mais devrait
être plus sympa,en longeant tant que faire se peut,la côte océane
par de petites routes.
Petite route
toute aussi tranquille que les bourgades que nous traversons avant
que nous ne tombions sur un panneau inespéré,Pacific coastal cycle
road,nous nous y engageons sans l'ombre d'une hésitation. Bande de
bitume longeant côte océane ou rivière à travers pinèdes
ombragées,balade bucolique bien loin de la furieuse circulation. La
côte est jalonnée par un nombre impressionnant,d'éoliennes,gracieux
moulins à vent des temps modernes,et comme pour justifier de leur
présence,Eole,bien souvent un des grand absent de ce périple fait
un retour en force,pile poil dans les fesses,grand merci. kite
surfeurs et véliplanchistes s'en donnent à coeur joie.
La pluie se met
à tomber lorsque nous trouvons une grande maison ouverte aux quatre
vents,lieu de rencontre des kite surfeurs(la spécialité de
l'endroit). Vent tempétueux,éoliennes tournant à plein
régime,sable volant tous azimuts,air fraîchissant(petite laine
presque de rigueur)..... difficile malgré la fatigue de trouver le
repos,mais il est beau de pouvoir contempler la nature sauvage dans
toute sa splendeur. Vent fort et soutenu qui tient éloigné les
moustiques,point n'est besoin d'installer notre moustiquaire au
moment de nous coucher.
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