Nouvelle
Zélande
Ile
du Sud
Hororata,le
5-6.05.2013
Etape:
50 kms
Paresse
écrivaine,mémoire effaceuse,déjà paysages, froid,
vent,pluie...s'estompent dans ma tête,pour ne laisser principalement
place qu'à la chaleur des rencontres,moments extraordinaires de
partage qui à eux seuls pourraient combler ma soif de découverte
et justifient mon envie d'errance.
Vent,pluie,froid la morosité
est à nouveau de mise. Etape sportive à travers collines,forêts,la
gorge de Rakaia sa magnifique rivière aux eaux bleues opalines,ses
formations calcaires,champignons d'un rouge pimpant,voilà qui n'est
pas sans me rappeler un peu de ma Suisse natale.
Hororata,petit bled de 200
habitants nous y sommes attendus par Carol et Olive(warm showers).
Nous avons à peine le temps de mettre pied à terre que nous tombons
littéralement dans les bras de Carol et Olive horrifiées de nous
trouver aussi gelés,elles s'affairent autour de nous dans un
tourbillon et sans que nous ayons vraiment le temps de comprendre ce
qui nous arrive,nous voilà attablés,un verre de vin rouge en main
et un succulent dessert à la rhubarbe devant le nez. Quelle entrée
en matière,je pense que nous allons bien nous entendre!!!!! Carol
nous annonce un temps pourri pour le lendemain et son intention de
nous garder au chaud.
Carol et
Olive,deux femmes extraordinaires,amoureuses de la vie,de la bonne
nourriture,du bon vin. Carol s'occupe d'un petit enfant
handicapé,Olive est médecin spécialisée dans les retards
mentaux(cela doit être pour cela qu'elles s'entendent si bien avec
nous)et part en campagne pour devenir maire de sa région.
La météo tient ses
promesses,journée apocalyptique durant laquelle,nous regardons la
T.V accompagnés d'un bon feu de cheminée,petite balade sans
conviction,papotons et refaisons le monde sans oublier de boire et
manger.
Christchurch,le
7-10.05.2013
Etape:
32 kms
Froid de canard,un
superbe soleil a refait son apparition et c'est autant avec
stupéfaction et émerveillement que nous pouvons apercevoir les
montagnes recouvertes de leurs blanc manteau hivernal,c'est beau mais
c'est horrible,l'hiver nous rattrape.
Carol,véritable
mère juive,tient absolument compte tenu du grand froid à enfourner
nos bucéphales dans son van et nous accompagner pour un bout de
route,difficile de s'opposer à la volonté d'une mère poule!!!!! De
notre côté nous ne nous en faisons pas,les vacances
continuent,Christchurch,nous y sommes attendus par Greg(warm
showers),pas vraiment grave si nous nous gelons les miches au cours
d'une journée.
Pincement au coeur
lorsque Carol nous dépose et que sonne l'heure des au revoir. Nous
retrouvons rapidement la périphérie de Christchurch,sa piste
cyclable flambant neuve,sous le soleil les paysages ont fière
allure.
Étrange sensation
en foulant à nouveau le sol de Christchurch,presque le sentiment
d'un retour à la maison,Patrick se souvient exactement des rues
comme si il y avait toujours vécu. La boucle est bouclée!!!!!
Nous y sommes reçus
par Greg,les mots commencent à me manquer pour décrire toutes ces
fabuleuses rencontres,qui se suivent, ne se ressemblent pas,mais sont
toutes aussi fortes les unes que les autres. Homme énergique,plein
de vie,passionné de vélo,il connaît la France et la Suisse(sa
fille y vit) comme sa poche,il est agent de probation pour les
prisonniers libérés,sa femme Wendy est libraire et est
malheureusement absente,la librairie de Christchurch ayant été
détruite lors du tremblement de terre,elle s'occupe de celle
d'Akaroa dans la péninsule d'Otago. En ce moment leurs amie Mari est
présente,tous deux amoureux du bon vin et de la bonne
nourriture,nous serons une fois de plus bichonnés comme des papes au
cours de ce séjour.
La météo égale à
elle-même est complètement pourrie,nous pouvons rester le temps que
nous le désirons,cela tombe bien. Ce nouveau séjour à Christchurch
nous permettra de prendre encore mieux conscience de l'ampleur des
dégâts causée par le tremblement de terre,les projets de
reconstruction s'étalent sur une vingtaine d'année.
Séjour des plus
confortable,de la place à refaire dans mon coeur pour que tout le
monde y trouve un petit endroit bien douillet!!!
Greta
Valley,le 11.05.2013
Etape:
86 kms
Le soleil est de
retour,mais dieu qu'il fait froid. Pas envie de repasser par la route
connue,et le col de Lewis,choisissons,la route N° 1,qui fort
heureusement sera paisible au cours des futures étapes.
Une fois la banlieue
de Christchurch dépassée,retrouvons nos
collines,pâturages,cultures,troupeaux de vaches et de
moutons,vignobles sur fond de chaînes montagneuses enneigées. Etape
sportive,la route y varie les plaisirs,plat,grimpettes et
descentes,quel bonheur que de pédaler sous ce mirifique soleil cela
change tout!!!!
Greta Valley,petit
hameau de campagne,Patrick est abordé par un homme des plus
sympathique lui indiquant un spot de camping gratuit,cela tombe bien
je n'en peux plus et hors de question de faire 1 km de plus. Complexe
sportif,terrain de boule,pelouse verdoyante bordant une magnifique
forêt,l'endroit rêver pour planter notre guitoune et cerise sur le
gâteau,des douches chaudes!!!!! Humidité,froid,nuit nous font
rapidement gagner nos couches,toujours un peu rude le retour à notre
vie de nomades après la chaleur d'un bon intérieur!!!!
Oaro,le
12.05.2013
Etape:
83 kms
La journée
s'annonce à nouveau des plus belle. Bonheur de pédaler à travers
des campagnes similaires à celles de la veille,nous y retrouvons
l'Océan Pacifique sud,ses plages de sable noir, sa côte
déchiquetée et sauvage,que je me sens heureuse de revoir la mer.
L'étape est sportive et après nous avoir épargnés sur les
premiers kilomètres,la route nous inflige quelques monstrueuses
grimpettes. Fatiguée l'énergie commence à manquer,les pattes à
grincer,mais impossible de trouver un spot décent pour se poser le
long de la route. Nous sommes arrêtés net par une grimpette qui me
semble inaccessible,les bras m'en tombent. Une aire de pique
nique,l'endroit est sale,lugubre et toujours à l'ombre,nous nous
tâtons cependant,la furieuse grimpette ne nous dit rien qui
vaille,nous finissons tout de même par rassembler nos courages et
énergie bien décidés à nous dégotter un lieu plus plaisant.
Quand on veut on peut,tout en pédalant je m'accroche surtout à
l'idée,que cette montée ne sera plus à faire et que c'est cela de
gagner sur l'étape de demain.
Oaro,quelques
maisons proches de la côte,bordées par la ligne de chemin de fer.
Lorsque nous y arrivons le soleil est en passe de se coucher,point de
lieu pour camper,décidons de tenter notre chance en demandant au
près des locaux. Après une première tentative infructueuse,nous
déboulons directement par un chemin privé sur le perron d'une
maison. L'homme semble tout d'abord étonné,hésite un bref instant
nous donne la permission de planter notre tente se ravisant
rapidement et nous proposant sa caravane. Nous avons du mal à croire
en notre chance et même mes guitares ne regrettent plus les derniers
efforts infligés. Investissons jardin et caravane,vaquons à nos
occupations dans la plus grande quiétude,seul l'enfant de la maison
nous rendra visite,nous apportant 4 bons oeufs bien frais. Voilà qui
une fois de plus met un magnifique point final à cette
journée,humidité et brouillard envahissent notre espace,mais
qu'importe la caravane nous tient à l'abri des intempéries.
Kaikoura,le
13.05.2013
Etape:
35 kms
Cela ne pouvait
durer,brouillard,bruine,le ciel est bouché,visibilité pas
terrible,je me sens lasse de cette météo qui s'ingénie à nous
rendre la vie dure,de cette grisaille qui cache à nos yeux les
superbes paysages que nous ne pouvons bien souvent qu'imaginer.
Route longeant
la côte,j'aime à pédaler accompagnée par la chanson du ressac
océanique,petites côtelettes rien de bien difficile,montagne d'un
côté et mer de l'autre,quelques petits tunnels jalonneront notre
route,en dépit de la météo l'étape est plaisante,mais j'ai les
boules,j'ai beau écarquiller les yeux comme je veux,impossible de
discerner, les Kaikoura Range,chaînes montagneuses enneigées qui se
trouvent si près de la mer qu'elles semblent venir y mourir.
Kaikoura,situation
exceptionnelle,une côte visitée par les
baleines,otaries,phoques,albatros,pingouins.....petite bourgade qui
ne doit sa subsistance qu'à la présence touristique. Nous y flânons
le temps d'un casse-croûte,visite de la ville,quelques courses et
abandonnons rapidement l'idée d'y planter notre tente pour un prix
décent.
Quelques kilomètres à
travers campagne avant de trouver,Martin,fermier des plus avenant
qui nous donne sans hésitation la permission de planter notre tente
sur son terrain,il se met en 4 afin d'améliorer notre ordinaire,une
bâche à poser sous notre tente et même un matelas que nous
installons à l'intérieur,notre guitoune revêt des airs de palace.
Après-midi de repos à subir froid et pluie,je rêvais de
mieux!!!!!!
Seaward
Hill,le 14.05.2013
Etape:76
kms
Brouillard,pluie,la même
chanson qu'en Europe,la route se veut circulante(nombreux
camions),visibilité restreinte,l'attention est de rigueur. L'océan
Pacifique a retrouvé sa triste grisaille. La journée s'égaye et je
m'émerveille en découvrant la colonie d'otaries qui a élu
domicile dans les rochers. Avec Patrick,nous sommes comme des mômes
et nous pourrions passer des heures à les observer et les
contempler,si malhabiles lorsqu'ils sont à terre tant de grâce
lorsqu'ils retrouvent l'élément liquide. Arrêts fréquents et
prolongés,nous ne nous en lassons pas,il faut que je me fasse
violence pour m'arracher au spectacle.
Quittons
la côte pour nous enfiler à l'intérieur des
terres,retrouvons,vignobles,collines,montagnes,fermes et
troupeaux,fin d'étape bucolique sous un petit soleil timide mais qui
fait tant de bien au moral.
Seaward Hills,hameau
rural,nous y interpellons un fermier occupé autour de sa
maison,plutôt étonné par notre demande dans un premier temps,il
nous pose un certain nombre de questions avant de nous donner son
accord. Il viendra nous revoir le soir venu,une fois notre guitoune
plantée pour nous proposer de dormir à l'intérieur de son hangar à
laine,là où il tond ses moutons,l'odeur est plutôt prenante et un
peu rebutante,mais nous y sommes à l'abri de l'humidité et
bénéficions de l'eau et de l'électricité,alors pourquoi pas????
Kevin
en profite pour nous donner une petite leçon sur la tonte des
moutons,sortant son matériel à notre intention,il possède 1'500
moutons(petit élevage),la tonte est effectuée deux fois par an,un
tondeur en rase en moyenne 240 par jour.
Soupes de nouilles,thé
sandwich avant d'enfouir la tête dans nos duvets sans oublier de me
tartiner le nez d'un produit capable d'enrayer l'odeur ovine et
yackounesque de mon poussin qui empeste mon air!!!!
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