Egypte La route des oasis du 3 au 6.01.2011

Oasis de Farafra du 3au 6.01.2011

1ère étape:52kms:bivouac AL Hayz

Réenfourcher mon bucéphale après ces jours d'inactivité et de frustration est un réel plaisir,bien que la sérénité n'aie pas encore complètement re-gagnée nos esprits.Avant de nous élancer sur nos bicyclettes rafistolées de frais,il nous reste le pain à acheter,et là Patrick assistera à une scène digne du moyen-âge.La boulagerie,un trou pratiqué dans un mur,devant lequel un longue file de consomma-

teurs irrascibles et impatients en vient presque aux mains afin d' acquérir leur pain quotidien,qui si il ne coûte rien vaut son pesant d'or après la bataille.Fort heureuse-

ment Patrick est aidé par un Egyptien compatissant qui se jette dans la mêlée pour lui procurer son pain.Incroyable mais vrai Patrick en revient tout ébourrifé et quelque peu eberlué!!!

Nous voilà parés du nécessaire pour affronter les quelques 200kms de route déserique qui nous attendent.Contente d'échapper au bruit assourdissant de la définitivement moche Bawiti,envie de retrouver le calme des espaces désertiques,mais pour cela il va me falloir attendre encore un peu,la route est très empruntée principalement par des 4X4 emmenant à vive allure des flots de touristes,pressés de passer une nuit unique et inoubliable sous le ciel étoilé du désert.En ce début d'étape se mêlent joie et crainte quant au bon fonctionnement de mon brave bucéphale qui une fois de plus est chargé comme un mulet,dès la certitude acquise que tout est en état de marche je peux enfin me détendre et laisser libre cours au bonheur de retrouver la route et ce désert tant apprécié.Pour Patrick la détente est un peu plus longue à venir,il peine à trouver son rythme,se ressentant encore de la fatigue accumulée au cours des dernières épreuves traversées,se sent triste de ne pas être plus en forme en ce jour tant attendu.Mais qu'importe,nous avons tout le temps qu'il faut devant nous et aucun

objectif précis à atteindre,si ce n'est de trouver un endroit sympa où passer la nuit.

Petit à petit le sol change de couleur et du beige il passe au noir ce qui marque notre entrée dans le désert noir(Sahra Suda),formé par l'erosion des montagnes qui a disséminé de la poudre noire qui s'est agglutinée sur les pics montagneux et plateaux,ajoutant une grande austérité à ces lieux,vision pour le moins étrange et peu commune pour moi d'une grande beauté.Nous poursuivons notre route serpentant au milieu de ces sommets en forme de moule à gâteau tout de noir vêtus.Au bout d'une cinquantaine de kms atteignons au coeur de l'oasis de Al Hayz le premier check point où oeuvrent un nombre incalculable de fonctionnaires désabusés et oisifs,ne parlant quasiment pas l'anglais la seule question qu'ils nous posent est au sujet de notre nationalité.Nous en profitons pour faire le plein d'eau et là nous sommes stupéfaits de constater qu'ils nous demandent de l'argent,alors que mère nature leur faire généreusement cadeau de cette mane providentielle,quelle mentalité il va de soi qu'il est hors de question que nous payions quoi que ce soit.Ils n'en font d'ailleurs pas une affaire d'état,je pense que ce serait plutôt du style essayé pas pu.A peine 2 kms plus loin au milieu de paysages enchanteurs,un entrepôt abandonné nous tend les bras.Le lieu pourrait sans doûte être un bon endroit pour passer la nuit à l'abri du vent qui s'est mis à souffler.La visite des lieux effectuée nous décidons d'y poser nos bagages pour la nuit.Nous installons notre petit camp,Patrick se met d'emblée à la tâche pour nous confectionner un petit café et nous passons le reste de l'après-midi à abreuver nos yeux des beautés qui nous entourent en papotant de tout et de rien,heureux d'avoir enfin retrouvé le cours de notre voyage et notre complicité loin de l'adversité du monde,je me sens heureuse étreinte d'un fort sentiment de liberté!!!!En étant sur la route nos menus ne varient

guère,pain,vache qui rit,thon,oeufs et pour ce qui est du plat de résistance soupe de nouilles chinoise,légères à emporter et rapide à cuire,et pourtant je ne me lasse pas encore de cette diète quelque peu uniforme et me rends compte que lorque la faim me gagne n'importe quel plat prend des allures de festin,et ma foi une soupe de nouille au milieu du désert n'a pas le même goût que celle avalée avant d'aller bosser devant sa table de cuisine!!!!Une fois notre repas avalé,le coucher de soleil admiré pas grand chose d'autre à faire que de se coucher bien au chaud dans nos duvets,car si les journées sont d'une douceur plus qu'agrèagle les nuits ont tendance à être frisquettes.Et moi qui aurais des tendances d'oiseau nocturne me voilà couchée à 18h30 comme les poules,autre forme de volatile me direz-vous!!!!

2ème étape:désert blanc bivouac Aqabat 75kms

Réveil en douceur avec un bon café,notre barda rangé nous pouvons reprendre la route,croisant en ce début de matinée les 4X4 avec à leur bord principalement des touristes japonais revenant de leur nuit dans le désert.En voyant fonctionner tous ces groupes ai tout de même le sentiment que le voyage est devenu un produit de consommation courante,les gens voyagent un peu comme si ils faisaient leur course dans un supermarché?Le désert noir laisse bientôt la place à des paysages d'une platitude extrême du même type que ceux rencontrés lors de nos premières étapes vers l'oasis de Baharya,monotone pour Patrick,pour moi lieux où je peux laisser voguer mon esprit en toute liberté.Après une cinquantaine de kms de plat pays surtout du côté désert car la route en elle-même a plutôt tendance à être en faux plats,se profile à l'horizon le col des escaliers,ni très long ni très ardu,qui marque l'entrée du désert blanc situé au fond d'une petite dépression dans laquelle nous plongeons au sein de paysages féeriques,je suis proporement émerveillée par tant de beauté.Barres rocheuses,formées de craie luminescentes dans le soleil de ce milieu de journée,c'en est presque éblouissant,le tout sculpté et érodé par le vent.Nous atteignons bientôt le premier check point où nous squattons les escaliers du poste de garde pour manger notre casse-croûte.Avec Patrick nous faisions le constat que les Egyptiens sont moins accueillants dans l'ensemble que le peuple marcocain,moment que nos bons fonctionnaires,encore une fois présents en masse,choisissent pour nous offrir eau,thé et cigarettes,du coup nous sommes obligés de réviser quelque peu notre jugement,en fait au fil des jours passés dans ce pays, nous nous rendons compte qu'il faut en général aux Egyptien un peu plus de temps pour se rapprocher de nous,ils ont je pense besoin de prendre la température avant de se hasarder à des rapports un peu plus proches toutefois limités par la barrière de la langue,en dehors du Caire peu nombreux sont les otochtones parlant l'anglais.

Tandis que le vent a la bonne idée de se lever, les paysages changent à nouveau et quelques reliefs se forment,nous abordons une nouvelle dépression et arrivés au sommet nous restons béats d'admiration devant ce qui s'offre à nos yeux,une immense plaine jalonnée de formations rocheuses d'un blanc de craie aux formes des plus étranges sculptées et érodées par le vent,grandiose!!!!Nous ne sommes d'ailleurs pas tout seuls pour admirer le panorama,la flotte des 4X4 en partance pour le désert,fait une halte photo vite fait bien fait en ces lieux,nous éprouvons la crainte de ne pouvoir trouver la quiétude d'un bivouac pour la nuit.Nous ne roulerons pas beaucoup plus loin ayant envie de nous imprégner de la beauté du site.Nous trouvons une petite piste sableuse que nous empruntons moitié sur le vélo,moitié le poussant pour arriver dans un lieu qui nous semble idéal pour une nuit sous les étoiles.Le vent souffle fort et nous tournons un peu dans l'idée de trouver l'endroit qui nous en protégera le plus,un peu utopique,il va falloir composer avec Eole.Une fois notre campement de bédouins installé,tel un rituel Patrick nous prépare un bon café qui nous remet du coeur au ventre,un peu fatigués tout de même par l'étape de ce jour.Rapidement nous perdons nos craintes quant à notre quiétude nocturne,en nous rendant compte que les convois suivent tous le même chemin,ils font un petit tour par là où nous sommes avant de converger tous dans la même direction en vue de passer la nuit ailleurs.Heureuse surprise lorsque 2 4X4 s'arrêteront afin de s'enquérir si nous avons besoin de quelque chose,l'un d'eux nous offrira une bouteille d'eau et un paquet de chips ce qui constituera notre apéro du soir devant un magnifique coucher de soleil au cours duquel la couleur des montagnes changent passant par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel,enfin presque...L'occasion de nombreux clichés.Trop de vent pour que nous puissions vraiment nous faire chaudement à manger,nous nous contentons d'un casse-croûte,avant de nous glisser comme des poules dans nos douillets duvets sous un magnifique ciel étoilé.

3ème étape:désert blanc main entrance:19kms

Au cours de la nuit le vent n'a pas cédé d'un pouce et au matin le fourbe est toujours bien présent.Il fait tellement bon dans mon duvet que je ressens quelque peine à m'en extraire.Patrick quant à lui a passé une nuit plutôt mitigée dérangé par le trafic incessant de camions sur la route,ce qui nous laisse interrogateurs,au cours de la journée nous n'en croisons quasiment aucun,n'ont-ils le droit de ne rouler que durant la nuit???Parti dans le désert pour une séance photo des plus matinale il en reviendra congelé.Nous nous sentons tellement bien en ces lieux que nous prenons notre temps pour remballer notre barda et lever le camp.Après l'épreuve de la piste où je dois pousser mon vélo,la quantité de sable étant trop importante,je ne peux rouler sur mon bucéphale qui s'ensable,je me trouve rapidement confrontée à une route en pleine réfection et complètement dépouillée de tout son revêtement,un vrai cauchemar qui meChat mes bras à rude épreuve,je slalomme entre trous et cailloux tentant du mieux que je peux de garder mon équilibre sur ma bicyclette qui par moments tangue dangereusement.Chemin faisant nous rencontrons des touristes egyptiens,s'en retournant au Caire à la fin de leur vacances et qui nous offrent tout ce qui leur reste,5l d'eau,jus de fruit,pommes,même des petites lingettes.nous avons de quoi tenir un siège.Nous n'avançons guère en plus de la route pourrie les paysages sont tellement incroyables que nous nous arrêtons toutes les 5 minutes pour mieux les admirer.Au bout de 18kms attirés par un lieu étrange où semblent vivre des roches aux formes insolites,nous nous en approchons et ne décollerons plus de là,décidant d'en faire notre bivouac pour la nuit,fin de l'étape pour ce jour.

Nous passerons le reste de la journée à flâner et à déambuler au travers de ces paysages dignes d'un tableau de Dali.Les rochers prennent tantôt des allures de monstres préhistoriques,de champignons,d'animaux familiers et j'y ai même rencontré E.T. Il semblerait que dans des temps immémoriaux le désert n'était qu'une mer, et comme témoignage de ce passé reculé,on trouve encore sur le sol,nombre de fossiles d'un noir profond et brillant une véritable caverne d'Ali Baba!!!!!Eole a enfin décidé de nous lâcher la grappe,le menu est donc composé d'une soupe de nouille.Durant la nuit alors que je suis profondément endormie,je suis réveillée par quelque chose qui m'effleure la tête,en ouvrant les yeux je suis stupéfaite de constater que c'est un fennec,sans doûte attiré par la nourriture il tourne autour de notre campement.Je n'en reviens pas et n'ai qu'une envie réveiller Patrick pour qu'il puisse lui aussi admirer ce magnifique petit animal,j'ai le sentiment de me la jouer «Le petit prince» de Saint Exupery.Tandis que Patrick tente vainement de lui tirer le portrait de mon côté je commence à baliser,l'animal se rapproche de plus en plus et ne semble pas du tout effrayer par mes exhortations,et si il me sautait dessus et me mordait???? Chassé par mon prince nous ne le reverrons plus et pourrons poursuivre notre nuit sous l'oeil bienveillant d'un magnifique ciel étoilé.

4ème étape:Qasr Al Farafra:41kms

C'est accompagnée par l'image du petit fennec dont on peut apercevoir les traces de pas autour de notre bivouac que je reprendrai la route pourrie sur environ 1km encore,avant de retrouver une bande d'asphalte dans un premier temps complètement refaite et magnifique avant de retrouver une chaussée toute lézardée qui nous fait tressauter à l'image de pantins sur nos vélos roulant à vive allure.La route est facile en ce jour les faux plats sont de notre côté et Eole pour une fois presque dans le dos.Derniers kilomètres de désert blanc que nous quittons à regrèt avant de retrouver la platitude désertique et sableuse des paysages.A l'ouest se dessine la chaîne de montagne nous séparant du désert libyen tandis qu'à l'est rien de nouveau sous le soleil du plat et du désert.Nous arrivons bientôt en vue de la toute petite ville de Farafra,l'oasis la plus petite et plus reculée où la population y vit principalement de l'agriculture.La ville comprend une rue unique et poussièreuse,à première vue plus sympathique et agrèable que Bawiti, une chose est sûre il n'y règne pas l'activité de bussiness touristique de l'oasis de Baharya,nous constaterons bien vite qu'une grande jalousie et sentiment d'injustice règnent,effectivement les habitants de Farafra ne comprennent pas qu'étant les plus proches du désert blanc ce soit Bawiti qui décroche tous les bonnes affaires quant aux expéditions dans le désert.En ville nous n'avons qu'une seule option quant au logement l'hôtel pourri de Al Waha,toujours un peu rude d'avoir parcouru tant de kilomètres pour atterrir dans un tel pucier en comparaison le désert m'aparaît plus hospitalier.La chambre est pouilleuse,la literie doûteuse et je ne vois que de l'eau froide coulé au robinet,dur,dur,j'aurais rêvé mieux!!!!!Et pour courronner le tout la piaule est infesté de moustiques!!!!!Mais cela fait tout de même du bien de se poser un peu.Nous y passerons une journée le temps de nous réapprovisionner et de nous reposer un peu avant de reprendre la route. Nous y ferons la connaissance de Sherif,un sympathique Egyptien qui fait le tour de son pays en vélo,pas commun comme rencontre,il est tout de même rare que des Egyptiens fassent du vélo.Ce genre de lieu a au moins un avantage celui de ne pas être fâché de le quitter!!!!!